L'officiel

Charlotte Lawrence

À 19 ans, la Californie­nne Charlotte Lawrence, meilleure amie de Kaia Gerber, mène de front deux carrières : mannequin et pop-star en devenir. Aussi volontaire que sensible, cette artiste inspirée nous dévoile ses envies.

- PHOTOGRAPH­IE MIA DABROWSKI STYLISME SERGIO ALVAREZ PROPOS RECUEILLIS PAR NOÉMIE LECOQ

La rivalité entre filles serait-elle démodée? La nouvelle génération pop invente ses propres codes pour s’affranchir des mesquineri­es, jalousies, coups bas et autres guéguerres puériles qui rongeaient de l’intérieur le star-system d’hier. Non seulement les artistes féminines trônent aujourd’hui au premier plan, mais elles se connaissen­t, se suivent sur les réseaux sociaux, voire s’entraident et collaboren­t ensemble. Cette fraternité au féminin saute aux yeux quand on se penche sur l’entourage de l’américaine Charlotte Lawrence. Son amitié indissolub­le avec Kaia Gerber, la fille de Cindy Crawford, remonte à leur enfance à Los Angeles. Depuis, elles restent inséparabl­es malgré leurs occupation­s respective­s. En parallèle de sa carrière de mannequin (chez IMG Models), Charlotte Lawrence se concentre désormais sur sa grande passion, la musique. Là encore, l’esprit de sororité reste primordial pour elle, dans la lignée de Billie Eilish et de Charli XCX.

Famille artistique

L’année dernière, elle collabore avec Nina Nesbitt et Sasha Sloan, notamment pour une reprise du tube Girls Just Want To Have Fun. “J’adore cette idée que la pop music d’aujourd’hui est dominée par des filles, sourit-elle. Il suffit de regarder le top 100 pour s’en convaincre. Bien sûr, il existe encore des combats à mener, des frontières à éliminer, des choses à améliorer. Mais la féminité est nettement plus visible qu’elle ne l’était ces dernières années. J’adore les filles qui savent rester elles-mêmes, sans concession, comme Lizzo. Se moquer du regard des autres, ça rend fort, confiant, positif.

Pas besoin d’être parfaite ou de faire semblant d’être quelqu’un d’autre : il faut juste exprimer notre propre personnali­té et suivre nos envies. C’est vraiment cool que le monde accepte enfin ça.”

Du haut de ses 19 ans, cette L.A. woman a grandi dans une famille artistique : sa mère est l’actrice Christa Miller (vue dans Seinfeld, Scrubs, Le Prince de Bel-air…) et son père est le producteur, scénariste et réalisateu­r Bill Lawrence (créateur de séries comme Scrubs, Spin City…). Contrairem­ent à ses parents, Charlotte préfère se lancer dans la musique plutôt que dans le cinéma. “J’ai commencé à prendre des cours de piano quand j’avais 5 ans, explique-t-elle. J’ai eu ma première guitare à l’âge de 13 ans et j’ai appris toute seule. Un an plus tard, je suis entrée en studio pour la première fois pour enregistre­r une reprise d’un morceau de Bon Iver, Skinny Love. C’est là que j’ai compris que ce que j’adorais plus que tout, c’était cette sensation de chanter et de jouer, et j’ai voulu continuer sur cette voie. Ça a été un vrai déclic. Ma mère a toujours eu une incroyable collection de disques et elle m’a fait découvrir beaucoup artistes qui comptent énormément pour moi, comme Damien Rice, Joni Mitchell, Patti Smith, Sufjan Stevens… J’ai toujours été attirée par les paroles un peu sombres, par une certaine tristesse, par les chansons qui racontent une histoire et reflètent nos émotions. Je me sens autant chanteuse que compositri­ce.”

Ambiances mélancoliq­ues

À 11 ans, elle signe sa première chanson, Your Love. Pendant son adolescenc­e, elle publie régulièrem­ent de nouvelles compositio­ns (dont Keep Me Up), jusqu’à son premier EP, Young, sorti l’an dernier alors qu’elle vient de fêter ses 18 ans – six morceaux prometteur­s, notamment le single Sleep Talking.

Depuis, elle a également dévoilé d’autres morceaux comme Stole Your Car, puis cette année Why Do You Love Me et Navy Blue, mélangeant électro-pop et intimité, avec un penchant assumé pour les ambiances mélancoliq­ues. Son goût pour le folk acoustique ne s’entend pas encore, mais ce sera peut-être le cas sur son premier album, qu’elle promet pour cette année.

Ses icônes de mode reflètent ses goûts musicaux : elle admire la créativité et la liberté de David Bowie. “En découvrant son oeuvre, je me suis dit que si j’avais envie de me teindre les cheveux en rose, c’était possible, rigole-t-elle en nous montrant ses mèches bariolées. Je suis aussi fascinée par Mazzy Star, Stevie Nicks, toutes ces chanteuses un peu hippie et tellement cool avec leurs vêtements négligés et sans maquillage. La mode et la musique sont inséparabl­es, ce sont deux formes d’expression de soi. J’adore Billie Eilish et j’admire sa constance : je la connais depuis déjà un moment et elle ne change pas, elle ne se conforme pas aux règles. Elle parvient à imposer sa musique géniale et son look vraiment unique.”

On souhaite la même réussite à Charlotte Lawrence.

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Pantalon en velours côtelé, JACQUEMUS. Gants et escarpins en cuir, ACNE STUDIOS.
Corset en soie, VIVIENNE WESTWOOD. Pantalon en velours côtelé, JACQUEMUS. Gants et escarpins en cuir, ACNE STUDIOS.

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