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L’ALBUM “BORN A LOSER” DE MYD

Avec son premier album, “Born a Loser”, Quentin Lepoutre alias Myd prouve qu’il a tout d’un winner avec des titres hédonistes et solaires.

- texte Violaine schütz

Si on s’en tient aux photos postées sur son compte Instagram, on aura du mal à imaginer que l’homme est un des producteur­s électro les plus prisés du moment. Avec ses chaussette­s montantes, sa moustache épaisse, sa grosse chaîne en or et sa chemise de papi, il ressemble de premier abord à un directeur de camping, ou à un acteur de films dénudés des 70s. Le garçon a d’ailleurs posé nu sur la pochette de son single tubesque The Sun. Cette esthétique kitsch concoctée avec la photograph­e Alice Moitié cache pourtant un jeune homme bien de son temps. Myd produit une électro ultra moderne, gorgée de soleil, mâtinée d’indie-pop, de mélancolie et de décalages. “Ce disque, nous confie-t-il, est un hommage à l’ado que j’étais, fan de musique électro et d’informatiq­ue quand tous les cool kids faisaient du skate et écoutaient du punk rock. J’ai longtemps pensé que je devais planquer cette facette de ma personnali­té, mais plus j’avance et plus j’accepte d’être l’antihéros. C’est comme ça que je me sens bien.” Quentin Lepoutre (son vrai nom) a intitulé son premier album Born a Loser mais, à 34 ans, il a enchaîné les succès. Après des études d’ingénieur du son et une incursion à La Fémis, il a formé le collectif Club Cheval. À la fois DJ, producteur et remixeur (pour Yelle notamment), il multiplie dès lors les casquettes. De quoi attirer le label Ed Banger Records qui le signe en 2017. Depuis, Myd continue à surprendre, en tant qu’arrangeur pour Mai Lan ou compositeu­r de la BO du film Petit Paysan. Malgré son look Cap d’agde, il aime jouer les hommes de l’ombre, produisant en off quelques tubes pour le rap français (SCH, Lacrim et Alonzo). Amateur de grands écarts, il a collaboré avec le Youtubeur mainstream Squeezie, Theophilus London (featuring Kanye West) et la star du rock indé lo-fi canadien Mac Demarco. Il ne reste donc plus grand-chose à lui souhaiter si ce n’est une grande tournée des clubs et des plages post-covid. “Mon agenda de concerts commence à se remplir, avoue-t-il. Je mets un cierge à l’église chaque semaine en priant pour qu’ils ne soient pas annulés.”

Born a Loser, de Myd (Ed Banger Records / Because)

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