LUDOVIC DE SAINT SERNIN
L’OFFICIEL : En quoi votre travail est-il le reflet de notre époque?
LUDOVIC DE SAINT SERNIN : Aujourd’hui, la mode, c’est tellement plus que créer des vêtements… Je crois que mon travail peut se lire comme mon journal intime. Chacune de mes collections est un témoignage de ce que je vis, mes expériences, mes rêves, la nostalgie et le futur. Ma première collection racontait mon coming-out. Une autre parlait de ma rupture avec mon ex, et ma dernière est un commentaire sur le rôle du designer dans la mode aujourd’hui, comment son image devient aussi importante que les images qu’il crée pour sa marque. J’imagine une mode qui parle avec sensibilité et sensualité à ceux qui s’identifient à nos valeurs.
L’O : En quoi et pourquoi Paris est à nouveau la scène de la création ?
LDSS : Je pense que Paris a été, est et sera toujours la capitale de la mode. Aucune autre ville ne réunit autant de talents et de savoirfaire que Paris. Je suis très fier de faire partie de cette fashion week parisienne, c’est un rêve éveillé. Ce qui me touche particulièrement aujourd’hui, c’est la solidarité que la nouvelle génération de designers a créée. Nous sommes tous amis, on se soutient, on va aux défilés des uns et des autres, et surtout il y a de la place pour tout le monde.
L’O : Comment définiriez-vous la French attitude ?
LDSS : J’évolue dans un environnement très international qui me fait réaliser les bons et les mauvais côtés de la French attitude. J’essaie d’être fier de ce qui est positif, comme la politesse, l’élégance et la richesse de notre culture, et d’effacer le reste! Mais ce que j’aime le plus dans cette French attitude, c’est qu’elle va à l’essentiel.