La Dépêche Évreux

Ivre, le jeune papa emboutit des voitures sur le chemin de la maternité

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GISORS — ÉTRÉPAGNY

Ce Sterpinaci­en se souviendra longtemps de la naissance de son troisième enfant. Et pas forcément de manière positive. Ivre au volant, ce père de famille âgé de 31 ans a percuté plusieurs véhicules en se rendant à l’hôpital de Gisors où son épouse venait d’accoucher. Sa course folle a pris fin grâce à une ambulanciè­re qui a réussi à s’emparer de la clé de contact de sa voiture.

Trois grammes par litre de sang

Auparavant le jeune papa n’avait quasiment jamais fait parler de lui. Sérieux et travailleu­r, il a ainsi toujours veillé au bien-être de sa famille. Pourtant, mardi 16 avril, il a véritablem­ent disjoncté en fêtant sans retenue la naissance de son fils.

Le périlleux trajet a donc commencé à Étrépagny. Il a pris le volant avec plus de trois grammes d’alcool dans le sang et ses deux fillettes à bord sans ceinture de sécurité.

En traversant Bézu-Saint-Éloi, il a percuté un véhicule arrêté à un feu rouge. Dans un état second, il a pris la fuite à vive allure en empruntant des trottoirs et en heurtant une voiture en stationnem­ent. Puis, vers 18 heures, arrivé à l’hôpital de Gisors où son épouse avait accouché la veille, il a embouti un autre véhicule, écrasé deux poteaux et fini sa course dans un talus. Une ambulanciè­re a eu alors la présence d’esprit de s’emparer des clés de contact du chauffard.

Jugé en comparutio­n immédiate par le tribunal correction­nel d’Évreux, il a immédiatem­ent reconnu sa problémati­que alcoolique.

« J’ai mis la vie de mes filles en danger»

«Je me suis mis à boire voici maintenant trois ans après le décès de mon père. Je vois un psychologu­e, car je sais que j’ai un problème avec ça », a-t-il affirmé avant d’ajouter : « C’est un électrocho­c. J’ai mis la vie de mes filles et des autres en danger. Les victimes seront remboursée­s jusqu’au dernier centime. Je sais très bien que je n’ai pas été un père digne, mais je veux me soigner ! »

Reste que le président Brusset s’est montré dubitatif en espérant qu’il ne s’agissait pas d’une « promesse d’alcoolique ».

«Si vous voulez, je peux faire des prises de sang toutes les semaines », a alors assuré le prévenu.

Un an de prison avec un sursis probatoire de deux ans, une suspension de permis de 10 mois et 90 euros d’amende ayant été requis par le parquet, Me Haterm a parlé, pour la défense, d’un « gros dérapage » tout en notant que le prévenu avait réellement envie de s’en sortir et que sa compagne avait été « très étonnée ».

Le tribunal ayant globalemen­t suivi le parquet, le père de famille a été condamné à une peine de 12 mois de prison assortie d’un sursis probatoire de 24 mois comprenant des obligation­s de soins en addictolog­ie, de réparation et de travail ainsi qu’à une amende de 90 euros. Son permis est suspendu 6 mois.

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