Gouverner, c’est prévoir !
Les années se suivent, les gouvernements se succèdent, les crises se ressemblent. Il y a 20 ans, 30 ans, 40 ans, déjà, la politique n’avait qu’un agenda rudimentaire : immigration, sécurité, chômage, retraite. Il n’a pas changé à ceci près que la question du pouvoir d’achat a remplacé celle de l’emploi. Pourtant, entretemps, le service public s’est effondré, à l’hôpital, à l’école, au commissariat. Pourtant, la nécessité des transitions, écologiques, numériques, technologiques s’est faite pressante. Pourtant, des secteurs entiers, le logement, l’agriculture, sont gagnés par le marasme ou l’immobilisme. Pourtant, devant l’impuissance européenne et la faiblesse de sa défense, les guerres se sont multipliées qui nous touchent en Ukraine, à Gaza, en Asie demain ? Devant nous, les difficultés s’additionnent sans que, jamais, une réponse ne leur soit apportée. Ainsi la colère du monde agricole n’est pas nouvelle. Ses revendications non plus : un juste partage des marges, des successions simplifiées, des charges allégées, une concurrence moins faussée. Nos agriculteurs ont besoin de réponses immédiates pour assurer leur survie, de perspectives pour organiser leur avenir. Il leur faut un cap et un horizon. Ce n’est pas l’Europe en tant que telle qu’il faut accuser. C’est sa politique qu’il faut réorienter pour plus de solidarité. Ce n’est pas sa modernisation environnementale qu’il faut sacrifier. C’est le soutien financier aux exploitants vers une production propre qu’il faut renforcer. L’Eure a tous les atouts pour prendre la tête de ce mouvement, devenir une référence à l’échelle de notre pays. Il faudrait à la majorité départementale porter cette ambition. Hélas, gouverner, c’est prévoir.