La téléconsultation ophtalmologique contre la pénurie de médecins spécialistes
Pour répondre au besoin d’obtenir des rendez-vous de santé visuelle plus rapidement, la boutique Afflelou de Louviers a ouvert il y a un mois une salle spécifique de téléconsultation avec le matériel adéquat.
C’est une réponse à la pénurie de médecins dans les déserts médicaux. Tout particulièrement pour des spécialistes comme les ophtalmologistes. Ainsi, l’opticien Alain Afflelou, à Louviers (6, rue du Général de Gaulle), sous l’impulsion du présidentdirecteur général (PDG) du groupe, Anthony Afflelou, propose depuis environ un mois des téléconsultations ophtalmologiques. À l’échelle du groupe Afflelou, il y a déjà eu plus de 15 000 téléconsultations dans 150 magasins.
Ce samedi 24 février, La Dépêche de Louviers s’est rendue dans la boutique pour voir en grandeur nature le caractère opérationnel des équipements et une patiente lovérienne tester ce nouveau dispositif. Louis Piquet, le propriétaire de la boutique Afflelou de Louviers, est à l’origine de cet investissement qui permet selon lui « de diminuer les longs temps d’attente dans les déserts médicaux comme dans nos régions pour avoir un rendez-vous notamment pour l’ophtalmologie ».
Le processus de téléconsultation
À Louviers, avec de surcroît une évolution assez forte des problèmes visuels rencontrés par les Français, il n’y a plus qu’un seul ophtalmologiste, pour une ville de près de 19 000 habitants, sans compter les habitants des communes limitrophes.
Tout d’abord, vous pouvez venir sans rendez-vous en semaine, y compris le samedi. Aussitôt, il vous sera proposé, s’il n’y a pas d’autres patients devant vous, de vous rendre dans la salle dédiée pour vous expliquer le fonctionnement des différents équipements mis à disposition pour la téléconsultation.
Durant le test du samedi 24 février, au bout de deux minutes, un orthoptiste est apparu à l’écran pour commencer la consultation avec la patiente lovérienne, Sylvie Vallée. D’habitude, elle va voir son ophtalmologiste à Vernon. En général, ce spécialiste effectue un bilan pour évaluer les capacités visuelles. Il peut mesurer la pression intérieure de l’oeil, déterminer l’épaisseur de la cornée, effectuer des radiographies, analyser le fond de l’oeil et est capable d’estimer la puissance du défaut optique que le médecin aura à corriger. Il passe ensuite le relais, dans un délai de 20 à 40 minutes, à un médecin ophtalmologiste qui, lui, peut détecter de possibles pathologies (cataracte par exemple) et orienter, si besoin, le patient vers un cabinet pour une consultation en présentiel plus approfondie.
Dans le cas de Sylvie Vallée, au regard de pathologie et de problème grave détectés, l’ophtalmologiste lui a transmis dans la foulée une ordonnance. Celle-ci était satisfaite de cette première téléconsultation : « Je trouve ce système bien et il est à côté de chez moi. »
La prise en charge
Pour le responsable de la boutique Afflelou Louis Piquet, le démarrage se fait en douceur à Louviers : « Il y a déjà en France 150 salles dédiées à la téléconsultation en ophtalmologie. Nous avons démarré à Louviers il y a un mois par le bouche-à-oreille et des habitués de notre centre optique. En outre, il n’y a pas de compérage entre notre métier de l’optique et les médecins en charge de l’ophtalmologie. »
Le coût de la chaque téléconsultation est de 30 € et un peu plus cher le samedi après-midi. La prise en charge financière est assurée par l’assurance maladie (21 €) et le reste en général par les mutuelles.
Les équipements achetés en leasing par Louis Piquet sont conçus et fabriqués par la société Visionix, à Pont-de-l’Arche. Une très bonne nouvelle pour l’industrie française. L’autre élément positif, la téléconsultation de proximité évite également aux patients de devoir faire des kilomètres et ainsi de moins dépenser de l’essence et aussi de diminuer son empreinte carbone (émissions de gaz à effet de serre).