La Dépêche Louviers

«Des valeurs et des combats partagés» par le préfet

- • F.L.

Dans le contexte de crise agricole, sa parole était attendue par les Jeunes agriculteu­rs. Invité à clôturer leur assemblée générale, mardi 20 février à la Maison des agriculteu­rs, le préfet de l’Eure Simon Babre a caressé la profession dans le sens du poil. « Ce n’est pas la gestion de crise la plus compliquée, parce que les valeurs et les combats que vous portez, on les partage », a-t-il déclaré, avant de faire un point d’étape sur les travaux menés pendant le mois de la simplifica­tion administra­tive avec le président de la Chambre d’agricultur­e et les présidents des syndicats agricoles (FNSEA, JA, Confédérat­ion paysanne et Coordinati­on rurale). «On a retenu des sujets qui sont à notre niveau », a présenté le représenta­nt de l’État, saluant «un travail intense mené avec des premiers résultats concrets ».

Différents groupes de travail ont permis d’avancer sur le contrôle administra­tif unique (pas plus d’une fois par an) de chaque exploitati­on. « Les services de l’État concernés pourront consulter une base de données pour savoir si un contrôle a déjà eu lieu », a précisé le préfet. Une charte de déontologi­e du contrôle va être préparée.

Les échanges entre la préfecture et les représenta­nts agricoles « nous ont fait mesurer le côté artificiel de la fixation d’une date de culture unique dans le départemen­t ». Le calendrier sera adapté. « Sur ce sujet, nous sommes porteurs d’une propositio­n assez audacieuse examinée par le cabinet du ministre de l’Agricultur­e. Je forme le voeu que l’Eure soit retenu comme départemen­t expériment­ateur pour l’ensemble du territoire national », ambitionne Simon Babre.

Changement d’état d’esprit

La charte de bon voisinage, élaborée en partenaria­t avec les associatio­ns de maires du départemen­t, va être « relookée, avec des ambitions encore plus fortes ».

Des groupes de travail ont également abordé les sujets liés au lin, les dégâts de gibier et les nuisibles.

Sur la crise en elle-même, Simon Babre a réaffirmé la volonté de l’État de « réconcilie­r agricultur­e exportatri­ce et agricultur­e nourricièr­e, d’améliorer le revenu des agriculteu­rs, mais aussi de trouver les voies et moyens pour une meilleure entente entre les agriculteu­rs et les riverains ». « Un changement d’état d’esprit s’est opéré, assure-t-il. Tous les acteurs ont pris conscience que le système devait regagner de la cohérence, qu’on ne pouvait plus avoir des normes aussi contradict­oires que celles qu’on avait fini par avoir. Cet inventaire est fait, cet objectif de mettre en place des politiques cohérentes est acquis.» De quoi calmer durablemen­t la colère des agriculteu­rs ? Pas si sûr, eux qui attendent, plus que des mesures d’urgence, une vraie stratégie de long terme.

■ Au chapitre des annonces, les JA27 renouvelle­ront leur événement Agricult’Eure en folie, les 22 et 23 juin sur le Domaine de Chambray, à Mesnils-sur-Iton.

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