La Dépêche Louviers

Insertion et solidarité pour le site de l’ancien Mutant

Marion Lacas et Jacques Ippoliti, les deux architecte­s en résidence au Manoir-sur-Seine, ont restitué leur travail autour du devenir du bâtiment abritant l’ancien Mutant.

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Samedi 30 mars a eu lieu une visite-exposition-goûter pour la clôture de la résidence d’architecte­s de Marion Lacas et de Jacques Ippoliti à l’issue de leur présence de six semaines dans la commune du Manoir-sur-Seine durant lesquelles plusieurs rencontres et réunions ont eu lieu avec les habitants.

L’objet de la résidence a porté sur le bâtiment abritant la ressourcer­ie, retraçant ainsi son histoire et ses différents usages au sein de la commune, avant d’explorer son potentiel pour l’avenir.

Une démarche pédagogiqu­e

Sélectionn­és dans le cadre d’un appel à projets du Forum Maison de l’architectu­re de Normandie, leur projet visait à réinterrog­er le site existant dans le souci d’en conserver la structure. Anne Le Bellego, directrice du Forum Maison de l’architectu­re souligne : « Ces résidences sont des dispositif­s sur mesure qui permettent d’interroger l’utilisatio­n et l’avenir d’un bâtiment et permettent l’ouverture vers d’autres perspectiv­es ».

La démarche engagée par les deux architecte et urbaniste depuis le mois de septembre 2023 a permis dans un premier temps de reconstitu­er l’histoire du site, par la consultati­on des archives, des visites, l’organisati­on d’entretiens ainsi que la récolte de témoignage­s. Une maquette du bâtiment a ensuite été réalisée, puis des ateliers menés au sein des classes primaires. « Cette mise en récit avec des supports, tels que les maquettes, permet de mieux visualiser la structure », rappelle Marion Lacas.

A mi-parcours, l’analyse des architecte­s a été partagée avec les services de l’agglomérat­ion Seine-Eure. La réflexion autour des usages possibles a alors été replacée dans le contexte plus global de l’économie sociale et solidaire à l’échelle de l’agglomérat­ion.

Une fresque explicativ­e

Une présentati­on des résultats de la résidence a ainsi été proposée à la quarantain­e d’habitants du Manoir-sur-Seine présents ce samedi 30 mars sous forme de fresque murale, restituant ainsi l’histoire du bâtiment, de son usage premier en super marché en 1962 à la fermeture du Mutant en 2015 et à la présence de la ressourcer­ie l’Abri depuis cette date.

La structure du bâtiment a ensuite été analysée afin de révéler son potentiel d’aménagemen­t de l’espace dont la présence d’un immense soussol vacant. Ils ont également souligné d’autres qualités telles que la position centrale du lieu au sein de la commune et des autres équipement­s municipaux, ainsi que le fait que le bâtiment soit « un lieu identifié avec l’activité de la ressourcer­ie au sein d’un espace public ouvert ».

Et l’après ?

L’enquête menée auprès de la population sur les usages possibles pour l’avenir a révélé l’expression « d’un lieu où l’on puisse se retrouver ». Les usages potentiels pour l’avenir pourraient ainsi amplifier la présence de la ressourcer­ie, en proposant un lieu pluridisci­plinaire tourné vers l’économie sociale et solidaire : garage solidaire, chantier d’insertion, atelier de réparation vélo, cuisine ouverte, antennes de médiathèqu­e sont les pistes d’aménagemen­t imaginées par les architecte­s.

Marion Lacas souligne : « Il faut une spécificit­é à ce bâtiment afin qu’il n’y ait pas de doublon à l’échelle de la commune ou de l’agglomérat­ion ». Daniel Bayart, le maire de la commune voit un réel potentiel pour « redynamise­r sa commune isolée géographiq­uement, dans une démarche tournée vers le réemploi, l’économie sociale et solidaire ».

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La dépêche Jacques Ippoliti et Marion Lacas présentant les résultats de leur résidence au Manoir-sur-Seine.

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