La Dépêche Louviers

Le conducteur sous cocaïne couchera à la maison d’arrêt d’Évreux

Afin qu’il ne perde pas son emploi, ce condamné devra se rendre chaque soir pendant huit mois à la maison d’arrêt d’Évreux.

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En comparutio­n immédiate à l’audience du mardi 19 mars, ce conducteur avait été intercepté parce qu’il avait omis de bloquer sa ceinture de sécurité. Un détail aux grandes conséquenc­es puisque, le 25 février, B. P, 45 ans, fut interpellé au retour de son travail dans le bâtiment, à Évreux.

Son permis étant annulé depuis mars 2023, condamné en 2022 avec une mise à l’épreuve jusqu’en juillet prochain, l’ouvrier de La Neuville-du-Bosc se trouvait au Neubourg, à cinq kilomètres de chez lui. Il avait récidivé dans la conduite sous cocaïne et héroïne (selon les analyses) alors que, dit-il, il « se sous stupéfiant­s, il avait repris quatre mois de peine de prison aménagée. Le juge d’applicatio­n des peines a donc demandé la révocation des sursis et le maintien en détention pour cette fois. Le prévenu précise qu’il était en train de repasser son permis après la dernière annulation.

Le procureur Karim Mameri remarque le « mélange des drogues très dangereux sur la vigilance du conducteur». Déjà, le prévenu avait des obligation­s sérieuses et récentes, notamment pour les stups.

Il requiert une « réponse pénale forte » et une « incarcérat­ion réelle », car la mise à l’épreuve a été bafouée. À quoi servirait une autre sanction similaire, s’interroge le magistrat requérant une autre peine mixte d’un an dont six mois avec mandat de dépôt, donc « immédiats et une mise à l’épreuve renforcée ».

«Le mieux serait qu’il ne conduise plus »

Le procureur a noté que le délinquant avait deux ans de délai pour obtenir un autre permis de conduire. Il ajoute la révocation d’un reste de deux mois de peine (après les quatre mois aménagés) pour un total de huit mois.

Me Mehdi Mokhtari plaide que la compagne du prévenu vient de se suicider et qu’il ne s’est pas rendu compte du temps de présence des traces de drogues dans son organisme. En suivi médical, le prévenu ne pouvait pas revenir d’Évreux à pied. L’avocat reconnaît que « le mieux serait qu’il ne conduise plus ». La perte de l’emploi serait catastroph­ique, ajoute le défenseur. La décision des juges répondra à son souci : avec la révocation du sursis restant (deux mois) et la partie ferme (six mois) de la nouvelle peine, avec mise à l’épreuve, le condamné est emprisonné sous mandat de dépôt pour un éventuel aménagemen­t. Toutefois, le délai pour repasser le permis sera prolongé. Il faudra payer l’amende de 90 euros (pour le bouclage de ceinture) et continuer à travailler sans avoir à se déplacer très loin. Puisque le maçon est mis au pied du mur : chaque soir, il retrouvera sa «chambre» à la maison d’arrêt d’Évreux.

■ Les condamnati­ons en première instance ne sont pas définitive­s puisque susceptibl­es d’appel. Jusqu’à la condamnati­on définitive, les prévenus sont donc toujours présumés innocents.

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