Coups réels après rencontre virtuelle
Granville. Le couple se rencontre sur Facebook courant 2014, et s’installe rapidement chez la jeune femme, qui demeure en compagnie de ses deux enfants, dans le Pas-de-Calais.
Après à un début de vie commune sans problème, le prévenu, un trentenaire granvillais, devient possessif et jaloux. Dès le 15 janvier 2015, sous influence de l’alcool, il déclenche une première scène de ménage au cours de laquelle, il frappe violemment sa compagne. Dès le lendemain, elle dépose plainte en présentant un certificat médical lui accordant une interruption de temps de travail de quelques jours, motivée par divers hématomes sur tout le corps.
Frappée au sol
Son compagnon promettant que cela ne se reproduirait plus, elle retire sa plainte. Il déménage même pour venir habiter Granville.
Pensant ses problèmes de violence sous alcool réglés, elle le rejoint à Granville début septembre 2015. Cependant, le naturel de l’homme revient au galop. Sur fond de textos jugés « litigieux » avec une tierce personne, alcoolisé, il brise une bouteille de vin rosé vide sur le rebord de la table de cuisine et frappe sa compagne à coups de poings et de pieds. Elle ne dépose pas plainte, pas plus, que le 23 décembre de cette même année, alors que, toujours sous alcool, il lui inflige deux « coups de boule » en conti- nuant de la frapper alors qu’elle se retrouve à terre.
Des jupes trop courtes !
Plusieurs autres scènes agrémentées d’insultes se produisent début 2016 avant qu’elle ne se décide à le quitter fin février suite à une nouvelle plainte. Elle fait d’ailleurs ensuite l’objet de menaces téléphoniques pour qu’elle retire sa plainte.
Le prévenu reconnaît, lors de l’enquête, être violent sous alcool. Il parle de provocation de sa compagne qui « porte des jupes trop courtes pour son âge » .
L’avocat de la partie civile expose le témoignage de deux personnes ayant assisté à certaines violences, au cours desquelles, l’une des deux aurait même abrité la victime chez elle quelques heures avant qu’elle ne regagne son domicile. Il parle même de tentatives de suicide de la jeune femme.
Le ministère public requiert de quatre à six mois de détention avec sursis et une mise à l’épreuve sur deux ans.
Le tribunal condamne le prévenu à six mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve sur deux ans, comportant une obligation de soins et une interdiction d’entrer en contact avec sa compagne. Il doit s’acquitter d’une somme de 2 000 € pour le préjudice moral de sa victime et de 450 € au titre des dépens du procès.