La Gazette de la Manche

Menaces de mort au restaurant

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Granville. « Je te fous une balle » . La menace est sans équivoque. En septembre 2016, la responsabl­e du restaurant Le Diner’s à Granville n’y a pourtant pas cru tout de suite. Ce n’est que lorsqu’on la prévient qu’Antoine arrive avec un fusil qu’elle appelle la police. « Je voulais protéger mes clients et ma petite serveuse » dit-elle à l’audience. Des clients, eux aussi, visés par les menaces de mort du jeune homme. Invité à s’expliquer au tribunal, à Avranches, mardi dernier, Antoine donne peu d’explicatio­ns, si ce n’est qu’il a « un problème avec l’alcool. Quand j’ai bu ça peut partir loin » . Alors à 27 ans, il est retourné chez ses parents et a cessé son travail pour entamer une cure. « Ce n’est pas la première. »

Il était ivre quand il a poussé la porte du restaurant granvillai­s. Comme il « importune mes clients » , et c’est le moins qu’on puisse dire, Ludivine le prie de quitter les lieux. Il s’exécute mais promet de revenir avec un fusil. C’est ce qu’il fait après un passage au bar de la Haute Ville où il déclare qu’il « a des comptes à régler » . Le gérant de La Rafale refuse de le servir. Il redescend donc en ville, en direction du Diner’s, toujours flanqué de son arme. Ce qui finit par alerter deux jeunes gens qui le croisent. Découvrant ses intentions, ils vont prévenir la gérante du restaurant. Arrivés sur les lieux, les policiers constatero­nt que l’arme n’était, fort heureuseme­nt, pas chargée. Un fusil de chasse prêté par le parrain d’Antoine.

A l’audience, Ludivine n’est pas rancunière : « je ne suis pas là pour l’enfoncer » . Elle se montre compréhens­ive devant les efforts d’Antoine pour arrêter de boire. D’après lui, « ce n’est pas encore l’abstinence, mais c’est une améliorati­on » . Bienveilla­nte, elle ira jusqu’à lui donner un conseil « une seule goutte et vous replongere­z » . Même conseil de la part du ministère public. Antoine, contrit, « tient à s’excuser auprès de tous » . Ce qui ne l’empêche pas d’être condamné à 4 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve de 2 ans, à une obligation de soins. Son permis de chasse lui est retiré. Il devra attendre 3 ans avant de pouvoir détenir à nouveau une arme.

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