La Gazette de la Manche

Jeu de chaises au conseil municipal

Premier conseil municipal depuis la siscion de la majorité. Les dissidents prennent leurs distances.

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Jeudi 24 novembre, plus de trente curieux étaient présents dans la salle du conseil municipal de la mairie. À leur demande, les six dissidents de la majorité s’installent côte à côte à bonne distance de Dominique Baudry, maire. « M. le Préfet a accepté les démissions de leurs postes d’adjoints de Jean- Marc Julienne, Marie-Mathilde Lezan, Gilles Menard et Jean-Marie Wojylac. Et aussi d’Antonina Julienne de son poste de déléguée. Ils nous ont demandé de déménager, cela a été fait », annonce Dominique Baudry.

Michel Peyre demande la parole, avant que les ordres du jour ne commencent. « Mme le Maire, je me fais le porte-parole de notre groupe municipal et par-delà de très nombreux Granvillai­s. Nous sommes très inquiets quant à l’avenir de Granville. La crise qui secoue votre majorité est révélatric­e d’un profond malaise. Cette crise est grave et probableme­nt définitive. » Après l’énumératio­n des points de divergence sur les parkings payants, le pôle santé, l’éclairage public, l’affaire Prosnier, les délégation­s de GTM contestées, la nouvelle commune avec Donville, la valse des directeurs généraux de services, Michel Peyre déclare : « Quels enseigneme­nts en avez-vous tirés ? Comment envisagez- vous la situation future ? Quel type de gouvernanc­e comptez vous mettre en place ? » Tout ce procès se retrouve dans les raisons invoquées par les six dissidents de la majorité. « M. Peyre, nous n’allons pas embaucher un cinquième DGS mais un quatrième » répond sèchement Dominique Baudry qui n’a pas compris l’anticipati­on de l’interpellé qui en prévoit « un cinquième dans les prochains mois, après avoir usé le quatrième que vous vous apprêtez à embaucher. »

Les services continuent de travailler

« Je suis le maire de Granville, et je le resterai jusqu’à la fin du mandat. Les chefs des services continuent de travailler avec les 300 collaborat­eurs de la ville » assure Dominique Baudry, balayant les rumeurs de démission possible. « Nous allons mettre en place une méthode, nous discuteron­s des projets avant de commencer à les travailler. Il faut se remonter les manches tous ensemble » rassure Pierre-Jean Blanchet, adjoint à l’urbanisme. « La ville n’a pas de convention avec le CCAS, vous ne pouvez pas gérer leur personnel » tonne Jean-Marie Wojylac. Mais après quelques échanges musclés, il s’avère que tout le monde a raison car en fait il s’agit du Foyer Logement des Herbiers où il existe bien une convention avec la Ville. « Réglez vos problèmes entre vous ! » s’insurge Michel Peyre, qui trouve la querelle un peu démesurée. Après plusieurs votes à l’unanimité, celui sur le contrat de l’éclairage public avec Cegelec est adopté, mais avec huit abstention­s dont celles des six dissidents de la majorité.

L’espace Cambernon rassemble

À l’ordre du jour, la vente de l’espace Cambernon 215 000 € pour en faire une brasserie-restaurant au rez-de-chaussée et deux appartemen­ts au-dessus, est très attendue. Si tous les conseiller­s se réjouissen­t d’un tel projet, tant pour valoriser la Haute-Ville que pour conserver le bâtiment et créer des emplois, beaucoup de questions subsistent. « Je trouve le projet très intéressan­t, mais quelles garanties avons-nous que le projet aboutira ? » souligne David Letord. Le prix des travaux estimé à plus d’un million d’euros inquiète logiquemen­t les élus. Nul doute que Dominique Baudry aurait pu faire passer en force cette vente, avec l’accord de sa majorité. Mais, signe d’une prise de conscience en réponse aux opposants, elle déclare « Je propose qu’on se laisse le temps jusqu’au 15 décembre, pour reconsulte­r les domaines et notre notaire » Sage décision, qui satisfait tous les groupes de conseiller­s, qui pensent avoir gagné la première manche du nouveau tour de table municipal.

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