Jean Lerouxel s’en est allé
Jean Lerouxel est décédé le 14 décembre, dans sa 95e année, à l’hôpital d’Avranches. Cet homme généreux avait fait de l’aide à ses concitoyens un véritable sacerdoce. « Il avait le sens des autres » a dit le prêtre, lors de son enterrement. C’est pourquoi Jean Lerouxel a occupé le poste d’Adjoint aux Affaire sociales, de 1983 à 1995.
Fils de résistant, Jean entretenait le souvenir de son père, Désiré, chef de réseau, premier adjoint à Avranches, tué lors des bombardements du 6 juin, à la prison de Saint-Lô, où les Allemands l’avaient incarcéré. Jean entretenait une correspondance avec Helen Patton, petite-fille du célèbre général américain qui avait libéré la région en 1944. C’était l’un des derniers grands témoins de la guerre. Il était toujours disponible pour évoquer, auprès des historiens, les événements de la libération d’Avranches. Jean Lerouxel avait repris, après - guerre, l’entreprise de son père, commerçant en vins et spiritueux, située rue de Mortain, jusqu’en 1980. Il avait quitté son domicile, en 2004, pour la maison de retraite de Saint Coeur de Marie d’Avranches. Conseiller municipal de 1947 à 1983, Adjoint chargé des affaires sociales de 1983 à 1995. Jean Lerouxel a aussi dirigé le Centre communal d’action so- ciale (CCAS). Il a présidé le bureau de la Caisse d’Epargne, oeuvrait auprès d’Emmaeus et de Saint-Vincent de Paul. Il a connu plusieurs maires : Le Commandant Bindel, Fernand Le Prieur, et René André. Ce dernier n’a pu être présent, retenu en Allemagne. Jean Lerouxel a été décoré de la médaille d’or communal et du Mérite. Jean a présidé l’Association des fils de tués. Une plaque rappelant l’arrestation de son père est apposée sur sa maison. Un monument en granit honore Désiré Lerouxel au Jardin des Plantes. Le père et le fils auront marqué Avranches de leur empreinte. Le maire David Nicolas s’est exprimé lors de la messe de son enterrement qui s’est déroulée, samedi, église Saint-Gervais. « Jean Lerouxel était un homme très estimé, l’un des plus attachants de notre ville. C’était une mémoire vivante. Il a légué au Musée des documents historiques concernant son père. » Le député Guéhnaël Huet a aussi pris la parole pour dire que « c’est un peu de l’âme de notre ville qui est parti avec Jean. Il a toujours été présent aux commémorations de la Seconde Guerre mondiale. Il connaissait bien ses concitoyens, leurs problèmes dissimulés, qu’il prenait en charge. »