La fête finit en coma
Il teste les médocs pour faire la bringue
Bryan revient de loin. Ce jeune homme de 17 ans est resté sept jours dans le coma à l’hôpital d’Avranches, après avoir consommé trop de médicaments. Il ne cherchait pas à mettre fin à ses jours. Il voulait juste faire la fête, ce samedi. Ce nouveau phénomène appelé pharma-party « se développe de plus en plus chez les
jeunes » , assure sa maman. Avant ce drame, Bryan buvait de l’alcool modérément et consommait environ cinq joints quotidiennement. Il comptait d’ailleurs acheter un peu de cannabis ce soir-là, mais c’était la pénurie.
Sa soirée a débuté à Avranches. Il s’est ensuite rendu à Foligny chez une amie où il devait passer la nuit avec d’autres camarades. C’était dans une chambre, les parents étaient absents. « Nous n’avions ni alcool, ni cannabis. Alors on s’est dit on va prendre des médicaments à la place. Je pensais que ça allait faire un peu le même effet. » La recherche d’un peu de vertige restait la motivation première. Ils se sont servis dans la pharmacie de la maison.
« Comme je tenais plutôt bien le cannabis, je me suis dit que je vais essayer d’en prendre cinq. » La plupart des
membres du petit groupe ont pris ces cachets prescrits notam
ment pour la dépression. « Je ne ressentais rien au début, donc j’en ai pris d’autres. Je ne sais
pas combien. » L’effet n’est pas immédiat, mais quand l’action commence à agir, c’est trop tard. C’est l’overdose. Il s’écroule. Un autre de ses amis est hospitalisé, mais ne tombe pas dans le coma.
Une rumeur annonce sa mort
Ses parents l’attendaient le lendemain matin à 10 h. Toujours absent à midi, ils ne s’inquiétaient pas de ce retard.
« La gendarmerie a appelé. J’ai demandé si c’était un accident de la route car il a une mobylette. Ils m’ont dit que non, sans donner plus de détails sur son état de santé. Je suis arrivée à l’hôpital et l’ai vu sortir de l’ambulance intubé et violet. Ils l’ont tout de suite emmené. Je me suis effondrée… »
Le pronostic vital de Bryan a été engagé. Le pire a été envisagé.
« J’ai demandé au méde- cin si mon fils allait mourir il m’a clairement répondu oui. » Chaque seconde devait ressembler à des journées entières pour sa petite soeur et ses parents. Ces derniers se sont mis en arrêt de travail pendant cette semaine difficile. La famille a en plus fait face à une terrible rumeur qui a circulé dans l’entourage de Bryan. Elle le disait mort. Le jour de l’enterrement était même programmé. « C’est le collège de sa soeur qui a prévenu que cette rumeur courait » , selon sa maman.
Après son séjour en réanimation, Bryan sort de l’hôpital affaiblit, mais ne devrait pas avoir de séquelles. Ce coma l’a fait réagir. « Je suis un miraculé. Désormais, je ne touche plus à rien. C’est sûr. Je suis déterminé. Je veux prévenir tous ceux qui fument de faire attention. Si je n’avais pas touché au cannabis, jamais je n’aurais pris ces médicaments. C’est parce que j’étais dépendant au cannabis, du coup, il me fallait un truc au niveau de la tête. Cela me posait. En fait, il ne faut surtout pas prendre de médicaments comme ça. J’espère que deux ou trois jeunes liront ce message. »
Il parle au passé pour bien montrer qu’il veut passer un cap. Chacun doit désormais se reconstruire. Sa maman songe à faire un peu de prévention dans les établissements scolaires.
« Je suis un miraculé »