Les pêcheurs inquiets et mécontents
Une quarantaine de personnes étaient lundi après-midi au bord de la rivière la Glaine au lieudit la Bignette en aval de la station de traitement de l’usine Sofivo de Pontmain.
Parmi toutes ces personnes, une bonne moitié de pêcheurs de la Truite Louvignéenne, mais aussi des représentants des divers organismes liés à la pêche ou à l’environnement : Jean Poirier président de la Fédération de pêche de la Mayenne, Jérémy Grandière président de la Fédération de pêche d’Ille-et-Vilaine, Joseph Boivent maire de La Bazouge-du-Désert et président du SMPBC (Syndicat mixte de production d’eau du bassin du Couesnon), Bastien Greu technicien du milieu aquatique de la Fédération de la Mayenne, Richard Pellerin son homologue bretillien, Hervé Lemée président de la Truite Louvignéenne, Gérard Bourel d’Eaux et Rivières d’Ille-etVilaine, André Robinard et Albina Moreira de La Passiflore.
La Glaine, rivière à truites, est régulièrement impactée par les activités de la laiterie de Pontmain depuis 2004. En 2014, suite à une pollution, un point presse avait déjà été organisé. En 2015, une pollution a de nouveau été observée, et en ce mois de février, un nouveau cas de pollution assez significatif est constaté sur au moins 1,5 km de cours d’eau.
Colonies de bactéries
Les traces de pollution sont visibles sous forme de « queues de moutons », il s’agit d’un développement de colonies de bactéries de type « Sphaerolitus sp », bactéries formant des touffes en queues de moutons blanchâtres, gélatineuses au toucher et retenues par les différents supports émergés. Les bactéries se développent en
dégradant la matière organique, ce qui supprime toute possibilité de nourriture aux poissons.
Pour Hervé Lemée, «à quelques semaines de l’ouverture de la pêche à la truite, les pêcheurs souhaitent de nouveau faire part de leur inquiétude et manifester leur indignation face à cette pollution qui revient relativement souvent et dont les effets sont régulièrement bien visibles » . Pour Gérard Bourel d’Eaux et Rivières, « l’entreprise a déjà été condamnée, une fois de plus c’est un dysfonctionnement de la filière traitement de la laiterie qui perdure depuis 2004. Une procédure va être enga
gée » . Pour Joseph Boivent, « bien que la station de traitement d’eau potable du Pont Juhel se trouve quelques kilomètres en aval, pour les consommateurs il n’y a pas d’inquiétude à avoir ».
Loïc Betaux, directeur de l’usine Sofivo de Pontmain, n’était pas joignable en ce début de semaine.