Mont : très chère protection !
2,5 M€ pour installer une vidéo surveillance
Mercredi 29 mars 2017, la communauté d’agglomération a modifié ses statuts. Elle est désormais en charge de la sécurisation de l’accès au Mont-Saint-Michel. Une compétence facultative que 85 élus ont adoptée sans sourciller, 32 se sont prononcés contre et 21 se sont abstenus.
« On ne peut déroger à cette volonté forte de l’Etat de protéger ce lieu touristique largement reconnu, très fréquenté et un lieu à haute portée symbolique » , a expliqué le président David Nicolas.
Des travaux sans appel d’offres
Le 14 novembre dernier, nous annoncions déjà le démarrage de travaux « indispensables et urgents » pour le sous- préfet Hervé Doutez, conséquence des attentats de Nice en juillet 2016. L’urgence justifiant qu’aucun appel d’offres ne soit réalisé.
Le syndicat mixte Baie du Mont-Saint-Michel avait proposé de mettre en place une barrière levante et un poste de surveillance vidéo (centre de surveillance urbain, déjà appelé presque familièrement CSU par les élus). « C’est un mur qui s’élèvera à toutes tentatives de passage forcé » ,a expliqué André Denot, le maire de Pontorson aux 151 élus du conseil d’agglomération, mercredi.
Le dossier avait été soumis, le 29 octobre dernier, à l’approbation du conseil communautaire (la communauté d’agglomération n’étant pas née encore), le syndicat mixte ne pouvant prévoir à la dotation d’Etat aux territoires ruraux.
Un financement d’Etat à 80 %
Ce premier équipement de 350 000 € sera donc financé à hauteur de 80 % par l’Etat. Le reste sera à charge de la collectivité.
A ce premier chantier va s’en ajouter un second : l’installation du poste de vidéo surveillance. Un équipement de 2,5 ME. Là encore subventionné par l’Etat à hauteur de 80 % pour les investissements. Rien n’est dit actuellement sur le fonctionnement de cette installation et sur la part des uns et des autres dans sa prise en charge.
Un point qui n’a pas échappé au maire de Poilley. Michel Gérard a pris la parole, dès l’exposé terminé, pour faire part de son inquiétude quant aux besoins réels et la part qui incombera à la collectivité.
David Nicolas n’a pas caché qu’il entendait bien solliciter d’autres infrastructures, notamment le Centre des monuments nationaux, propriétaires de l’abbaye, des remparts et de la mairie du Mont- Saint- Michel.
Il manquera deux policiers
André Denot a mis en garde de ne pas laisser cette manne financière passée. Il a par ailleurs rappelé que les pouvoirs de police incombent au maire de Pontorson, du Mont-Saint-Michel et de Beauvoir du barrage jusqu’au Mont intra-muros. « Il y a actuellement quatre policiers municipaux au Mont-Saint-Michel et un à Pontorson, qui sont mutualisés entre nos trois communes. Pour assurer une surveillance 24 heures sur 24 et sept jours sur sept, il en faudrait sept. Il nous en manque donc deux. A qui incombera cette charge ? »
Sophie Laurent, adjoint au maire de Sourdeval relevait pour sa part que le millier de caméras de surveillance installées à Nice n’avait pas empêché l’attentat. « Je suis plus favorable à une fouille des sacs ».
« Tout est à construire, a conclu le président, y compris le centre de surveillance urbain. Les réunions en préfecture commencent tout juste. Ce soir, nous prenons la compétence. Nous aurons l’occasion d’en rediscuter » . En vingt minutes la délibération a été votée.
Le conseil s’est poursuivi avec entre autres la nomination des représentations de la communauté d’agglomération dans les différentes instances : le centre de formation Novéa, la Mission locale…
« On ne peut déroger à cette volonté forte de l’Etat »