La Gazette de la Manche

Il détenait 8 pièces d’identité

- B.M. (PressPeppe­r)

Saint- Hilaire- du- Harcouët. Poursuivi pour la détention de fausses cartes d’identité, l’usage de documents administra­tifs falsifiés et de chèques volés, un habitant de Saint-Hilaire-du-Harcouët a été condamné mercredi 12 avril à 18 mois de prison par la cour d’appel de Caen, qui l’a maintenu en détention.

Olivier Hountondji était notamment poursuivi pour la détention et l’usage de deux fausses cartes d’identité « achetées dans la quartiers Barbès, à Paris » ,a reconnu l’accusé. Originaire du Bénin, l’homme a ouvert sept comptes bancaires à l’aide de ces documents falsifiés sur lesquels il a encaissé une dizaine de chèques volés.

« J’ai voulu rendre service à un ami » , s’est défendu le quadragéna­ire, qui a nié être à l’origine du vol des chéquiers en question. Il a seulement reconnu avoir encaissé plusieurs chèques, dont trois de 2 000 €, 3 300 € et 3 800 €. Les sommes étaient ensuite retirées et remises en liquide à cet « ami » , qui lui a reversé en moyenne 150 € à chaque fois. « J’ai touché environ 1 300 euros au total » , a précisé le Manchois.

Huit passeports et cartes d’identité

Présenté comme un habitué des contrefaço­ns, l’accusé avait été interpellé à la préfecture de Saint-Lô, alors qu’il venait y retirer un passeport. Victime « de pertes à répétition » , l’homme a déposé trois demandes de passeport et cinq de carte d’identité entre 1998 et 2014. « Ça fait beaucoup pour un seul homme » , a ironisé l’avocat général. Absent lors de son procès à Coutances, l’escroc présumé avait été interpellé en octobre 2016 en Belgique alors qu’il fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen.

Dans son réquisitoi­re, le magistrat s’est étonné de « la singulière propension » de l’accusé à perdre ses propres documents d’identité tout en en trouvant « beaucoup d’autres qui ne lui appartienn­ent pas » . Il a refusé l’idée du « fâcheux concours de circonstan­ces » , et a requis à l’encontre du quadragéna­ire 24 mois de prison et son maintien en détention.

Des faits mal qualifiés

En revanche, il a pointé du doigt une erreur manifeste quant à la qualificat­ion des faits. Pour le représenta­nt du ministère public, Olivier Hountondji aurait dû être poursuivi pour usage de chèques contrefait­s, et pas pour escroqueri­e. L’usurpation de titres aurait dû aussi laisser la place à un autre chef d’accusation, celui d’usurpation d’identité. Il a donc requis sa relaxe sur ces deux points.

Face à ces erreurs de qualificat­ion, l’avocate du Manchois a elle aussi plaidé la relaxe de son client, surtout coupable « d’un amateurism­e confondant » . Elle a estimé que l’escroc présumé n’a pas joué de rôle actif dans ce dossier, « il a surtout été manipulé » . Elle a demandé à la cour d’en tenir compte et d’alléger la peine qui avait été prononcée en janvier 2016.

Après en avoir délibéré, les juges ont suivi l’avis de l’avocat général en relaxant Olivier Hountondji pour les faits d’escroqueri­e et d’usurpation de titres. La cour l’a uniquement reconnu coupable de détention et usage de faux documents administra­tifs. En première instance, le tribunal de grande instance de Coutances avait condamné Olivier Hountondji à deux ans de prison ferme.

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