Le théâtre, une passion dévorante
De la Marine au théâtre, il n’y a qu’une encablure que Jean-Charles Lenoël, comédien professionnel dans la troupe du théâtre de la Presqu’île, a franchi il y a 13 ans.
Ce granvillais d’origine a tout d’abord été mordu par le virus de la mer et des bateaux. En 1989, à tout juste 18 ans, il s’engage dans la Marine Nationale avec la tête remplie de rêves de voyages et d’horizons lointains. Embarqué à bord d’une frégate, il aura l’occasion de profiter pleinement de sa nouvelle vie, sans se douter un seul instant qu’un autre virus le guette.
« Lorsque le film Cyrano, joué par Gérard Depardieu, est sorti, je suis allé le voir et là, je suis tombé foudroyé. J’ai eu envie de me plonger dans la lecture de textes de théâtre, de m’informer sur l’histoire de cet art et j’ai commencé à rêver de devenir comédien. Des souvenirs d’enfance me sont revenus et j’ai compris que par le passé j’avais, à deux reprises, été touché par le théâtre. Une première fois lorsque mes parents m’ont emmené voir Jacqueline Maillan dans une pièce intitulée Lily, et une seconde fois lorsqu’au collège j’ai eu l’occasion de jouer Tartuffe devant les copains. Mais à l’époque je n’avais pas poussé plus loin la réflexion. »
Métamorphose
Jean- Charles le marin commence donc sa métamorphose intérieure, se nourrissant de textes choisis et fréquentant, de 1999 à 2004 à l’occasion de son affectation à Cherbourg, les ateliers animés par Michel Vivier, fondateur du théâtre de la Presqu’île de Granville. La motivation sans faille de Jean-Charles Lenoël n’échappe pas au comédien qui lui fixe un challenge : celui de travailler un texte et de le présenter sur scène.
Pari gagné. Il ne reste plus à l’officier marinier qu’à attendre la fin de son engagement, en 2004, pour pouvoir se consacrer entièrement à son art et en faire son métier. Depuis 13 ans, il travaille aux côtés de Michel Vivier mais a également tourné dans des téléfilms.
Pièce
Mardi soir, il était à la médiathèque de Brécey pour une lecture théâtralisée, présentée à un public de comédiens amateurs et de collégiens. « Le plus difficile, encore aujourd’hui, c’est de gérer le stress, avoue-t-il, qui ne s’atté- nue malheureusement pas avec l’expérience. »
Chaque nouvelle pièce est en quelque sorte un nouveau voyage, à bord d’un bateau en partance, sur lequel les comédiens utilisent le même vocabulaire que les marins, où le mot corde est banni et où la couleur verte est à éviter. En somme, Jean-Charles Lenoël n’a jamais vraiment mis pied à terre, sauf sur les planches…