Il restaure et modernise les moulins
Avranches. A la Jourdanière, le long de la voie ferrée à Avranches, l’entreprise Adepa-Desgues ne fait pas que de la maintenance industrielle dans la Manche et les départements limitrophes. En marge de cette activité qui représente 80 % des 930 000 € de son chiffre d’affaires, elle restaure et modernise des moulins partout en France. Un savoir-faire pour lequel elle a obtenu le label d’Entreprise du patrimoine vivant il y a quelques années.
Petite structure, mais grande polyvalence
Ce métier, « très spécifique » reconnaît Pierre Demare son directeur, allie des compétences multiples en électromécanique, mécanique, métallerie ou encore menuiserie. « Les huit salariés ont tous une grande polyvalence. A travailler les uns avec les autres en permanence, ils connaissent leurs métiers réciproques. Je veille à ce qu’il y ait toujours un jeune à partir avec un plus ancien pour que le savoir-faire se transmette » .
Petite structure, mais grande polyvalence, un atout incontestable, qui en fait l’une des dix dernières tout au plus en France.
Réhabilitation et modernisation
La société anonyme a responsabilité limitée assure un service de A à Z dans la restauration de moulins, mais aussi dans leur modernisation. « Adepa, c’était l’électromécanique, Desgues, la réparation des moulins. La réunion des deux, en 2010 après des années de collaboration, a apporté de la modernité comme, par exemple, la commande des vannes de moulin à distance ou le suivi des débits d’eau par téléphone » .
L’hydroélectricité « même si elle n’est pas forcément rentable » amène des personnes à restaurer leur moulin. « Des clients commencent par restaurer la roue avant d’installer une turbine. Leur fierté, c’est de produire leur propre électricité » .
Dernièrement, l’équipe a entrepris la res- tauration des quelque 120 dents en bois de poirier d’une roue de moulin à eau, dans le Calvados. Les pièces ont toutes été taillées sur mesure en atelier, au millimètre près, avant d’être posées sur site. Un travail d’orfèvre qui n’empêche pas la modernité des automatismes dans le fonctionnement des vannes, la gestion des débits des turbines…
La préservation du patrimoine contribue aussi à sauvegarder de beaux métiers et des savoir-faire spécifiques.