La Gazette de la Manche

L’opticien qui parcourt les campagnes

Benoît Dechancé, opticien à Saint-Hilaire, s’est lancé depuis quelques mois dans la vente à domicile. Il compte développer cette activité dans les zones très rurales.

- Florian Hervieux

Ce matin-là, la visite a lieu à la résidence pour personnes âgées des Hirondelle­s, à Parigny. Voiture break estampillé­e au nom de sa boutique, Benoit Dechancé s’affaire, mallette de contrôle de vue dans une main et écrins avec montures de lunettes dans l’autre. « Il faut un peu courir pour être à l’heure ! » , avoue l’opticien, arrivé avec quelques minutes de retard. En plus de son magasin de Saint-Hilaire, l’opticien vient de reprendre une boutique à Villedieul­es-Poêles et s’est lancé depuis peu dans la vente à domicile.

« À Avranches, c’est l’usine ! »

Mais plus que la vente, c’est aussi le travail de contrôle visuel qu’il opère au domicile de ses clients. Car tout le monde ne passe pas par la case ophtalmolo­giste pour changer ses binocles. « Pour l’ophtalmo, il faut aller à Avranches et là-bas, c’est l’usine ! C’est compliqué pour se garer et il y a toujours beaucoup de monde » , lance la fille d’une cliente de 88 ans, qui n’arrive plus à lire correcteme­nt son journal. « Le médecin traitant nous fait souvent une ordonnance pour les personnes âgées » , ajoute Benoit Dechancé, muni de son tableau d’acuité visuelle.

« On n’en tire pas encore d’argent »

S’il compte aujourd’hui quelques déplacemen­ts à domicile par semaine, Benoît Dechancé compte bien développer cette approche hyperlocal­e, avec l’embauche d’une salariée dans les semaines qui viennent. « C’est un service qui me tient à coeur et pour moi, ça change du quotidien en boutique » .

Un service gratuit rarement proposé aujourd’hui par les opticiens. « Nous devons être trois dans toute la Normandie. Il y en a également deux ou trois en Bretagne » . Et le profession­nel compte bien pérenniser l’activité, même si elle n’est pas encore rentable. « Pour l’instant, on perd de l’argent » . Ce matin-là, après une bonne heure de contrôle, il vendra finalement une monture à 39 €.

D’autant que l’opticien se déplace parfois à 40 kilomètres à la ronde : Sourdeval, Le Teilleul, Barenton, Saint-Pois, etc. « En plus du contrôle gratuit, l’idée est aussi de faire des lunettes derrière une visite. Cela nous apporte également de la notoriété auprès des familles et des proches. »

Les petites mairies approchées

Benoît Dechancé va même plus loin puisqu’il vient de contacter plusieurs petites communes de moins de 1 000 habitants. Son idée est simple : « Je leur lance un appel pour passer une demijourné­e par mois dans chaque village afin de faire du dépis- tage et des contrôles de vue » . Un service là encore gratuit avec une éventuelle vente de lunettes pour ces clients de passage.

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Benoît Dechancé propose de la vente à domicile. Une démarche qui démarre souvent par un contrôle de vue, comme ici lors d’une visite dans une résidence pour personnes âgées.
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L’opticien se rend à domicile avec tout son matériel.

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