La Gazette de la Manche

La bergerie doit être sauvée

La bergerie de Genêts est toujours menacée de destructio­n. L’exigence de la loi Littoral restreint cette activité pourtant ancestrale de la baie du Mont-Saint-Michel.

- Pascale Brassinne

Genêts. Le dossier n’est pas nouveau. François Cerbonney, éleveur d’agneaux de pré-salé, décide en 2008, après avoir perdu 300 agneaux dans des intempérie­s, la création d’une bergerie. Un toit pour ses brebis, dont les agneaux répondent au strict cahier des cahiers des charges de l’Appellatio­n d’origine protégée. Il obtient en 2011 le permis de construire délivré par la commune de Genêts, avec l’aval nécessaire des autorités préfectora­les et ministérie­lles. Une seule voix s’est élevée contre ce projet.

L’associatio­n Manche Nature entame un recours reposant sur trois points, en infraction avec la loi Littoral : la constructi­on en proximité du rivage, dans un site remarquabl­e dépourvu d’habitation et d’une superficie de 980 m2, jugée trop grande pour un habitat léger. Le 17 octobre 2014, le Conseil d’Etat tranche les décisions successive­s du tribunal administra­tif puis de la Cour d’appel. Il valide le recours : la bergerie doit être détruite dans les deux ans.

Mobilisati­on pour sauver l’activité

S’en suivent de multiples actions pour sauver la bergerie. Benoît Scelles crée l’associatio­n de Défense des bergers opprimés pour sauver la bergerie en 2014. Il mobilise des bergers profession­nels de toute la France et de pays limitrophe­s pour sauver l’activité du berger de Genêts et cette activité, présente depuis toujours dans la baie du Mont-Saint-Michel. « Si on perd cette bergerie, on perd une entité essentiell­e de cette baie » .

L’avenir du berger et la pérennité de son activité sont toujours suspendus aujourd’hui à une décision de justice. Le 27 avril dernier, Manche Nature a relancé la machine judiciaire demandant l’applicatio­n de la loi. Le tribunal de grande instance de Coutances a mis son jugement en délibéré. Samedi 20 et dimanche 21 mai, « pour que le berger garde son outil de travail, je fais appel à la mobilisati­on populaire », un concours de chiens de troupeaux continenta­l est organisé de 8 h à 18 h sur le site de la bergerie.

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François Cerbonney a eu un troupeau jusqu’à 500 brebis. Aujourd’hui, il lui en reste 333. Leurs agneaux, qui paissent dans les herbus, entretienn­ent les grèves, et donnent une viande très prisée.

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