Que faire face à un nid ?
Les nids recensés devraient être multipliés par quatre cette année. Pour éradiquer le nuisible, la résistance s’organise, mais différemment d’une commune à l’autre.
L’automne fera son entrée dans quelques jours et avec elle, la chute des feuilles et l’apparition des nids de frelons asiatiques construits dans les arbres. Pas de panique, on vous donne les clés pour entrer en résistance contre le nuisible.
Dois-je appeler les pompiers lorsque je détecte un nid de frelons asiatiques ?
« Dès que les feuilles des arbres tombent, les nids de frelons asiatiques apparaissent et les appels se développent », déplore le lieutenant- colonel Georges Lourdais. Le chef du groupement territorial sud des sapeurspompiers de la Manche rappelle pourtant que les pompiers n’ont qu’un rôle minime dans l’organisation de la lutte contre les frelons asiatiques.
« Nous n’intervenons que lorsqu’il y a un danger. Si le nid de frelons se situe à moins de 6 mètres d’un lieu public, d’un passage très fréquenté, d’une école par exemple, on intervient. »
Qui dois-je appeler alors ?
353 communes ou intercommunalités du département ont signé une convention avec la Fédération départementale de défense contre les organismes nuisibles. C’est elle, la FDGdon, qui organise le combat contre le frelon asiatique à l’échelle départementale. Si votre mairie a signé cette convention, comme vient de le décider Mortain-Bocage, alors c’est elle qu’il faut appeler. « 869 nids de frelons asia- tiques en été recensés en 2016, précise Antoine Métayer, directeur de la FDGdon de la Manche.
Et selon nos prévisions, plus de 3 000 nids seront recensés en 2017. Le taux d’expansion est important, l’enjeu est donc collectif. »
Ce partenariat entre collectivités et FDGdon prévoit un schéma opérationnel précis.
« Lorsqu’un particulier détecte un nid, il ne faut surtout pas intervenir et ne pas tenter de le détruire,
Il faut appeler le plus rapidement possible la mairie et donner un signalement sur la localisation du nid et sa description. Plus le signalement est précis, plus la lutte est efficace et rapide. Il peut éventuellement envoyer une photo et laisser ses coordonnées. » conseille Antoine Métayer. Ce signalement est transmis à la FDGdon qui prend en charge la suite de la procédure.
« Nous déterminons s’il s’agit d’un nid de frelons asiatiques. Si nécessaire, on dépêche un référent sur place pour analyser la nature du nid. S’il s’agit d’un nid de frelons asiatiques, nous demandons à l’une des 17 sociétés spécialisées que nous avons sélectionnées, et qui a été choisie par la mairie, d’intervenir. »
Que faire si ma commune n’a pas signé de convention avec la FDGdon ?
Dans le Sud- Manche, Montjoie- Saint- Martin fait figure d’exception. La commune est la seule à avoir refusé de signer cette convention avec la FDGdon.
« Il n’y a pas de nid dans la commune »,
justifie Maurice Duhamel, le maire. «
On nous en a signalé un dans un bois une fois, mais il était vide. Je ne juge pas utile de signer cette convention, pour le moment. »
Les habitants de MontjoieSaint-Martin doivent donc euxmêmes contacter une entreprise spécialisée.
Troisième cas de figure : les communes qui ne se sont pas encore prononcées sur cette convention. Dans ces cas-là, le particulier doit contacter sa mairie.
Qui paye la destruction du nid ?
Là encore, la réponse varie d’une commune à l’autre. Pour les communes qui n’ont pas signé de convention avec la FDGdon,
« le coût est à la charge du particulier et peut grimper jusqu’à 150 €. » « la destruction d’un nid, selon sa taille, sa position, son emplacement coûte entre 90 € et 110 € », « 3 000 nids seront recensés en 2017 » Pour les autres,
précise Antoine Métayer, directeur de la FDGdon. Certaines communes, comme Mortain-Bocage, ont choisi de prendre en charge le coût. « Car le risque, c’est que les gens qui ont un nid chez eux ne le signalent pas par ce qu’ils ne veulent pas dépenser un sou », argumente le maire de MortainBocage, Hervé Desserouer. Mais certaines communes laissent la facture aux particuliers. ■