Cours de remise à niveau en agriculture pour le député
Bertrand Sorre a rencontré une trentaine d’agriculteurs du Sud-Manche, mardi 29 août. Objectifs : « écouter » et « comprendre la réalité du terrain ».
Isigny-le- Buat. Bertrand Sorre, député La République En Marche (LREM) de la circonscription d’Avranches-Granville, ne s’en cache pas : « Je ne suis pas un spécialiste de l’agriculture. » Avec un CV d’ancien maire de Saint-Pair-sur-Mer, d’ancien viceprésident de Granville Terre et Mer, le député semble être en terre inconnue dans le champ de l’agriculture.
Pour combler cette lacune, il a reçu l’aide des agriculteurs de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles) qui lui ont ouvert les portes d’une ferme, à Isigny- le- Buat, mardi 29 août, pour une matinée de remise à niveau sur le métier d’agriculteur, ses évolutions et ses préoccupations. justifie Sabrina Orain. Notre choix s’est porté vers la volaille, très demandée par le consommateur. »
« Le métier d’éleveur perd son sens premier »
Face à l’ordinateur de la ferme, connecté au robot de traite, Bertrand Sorre pose des questions, écoute. « Je comprends pourquoi c’est difficile d’investir. Vous n’avez pas de visibilité sur l’avenir. Si vous n’avancez pas, vous êtes mangés par les coopératives. Ça n’est pas acceptable. »
Autre difficulté rencontrée par le couple, et soulignée par plusieurs agriculteurs présents : « la paperasse administrative ». Pour leur projet d’élevage de volailles, « le dossier est monté depuis octobre 2016. Aujourd’hui, nous ne savons toujours pas si nous allons pouvoir faire cet agrandissement. »
« Notre métier d’éleveur perd son sens premier, surenchérit un jeune agriculteur. Aujourd’hui, un éleveur doit être vendeur, acheteur et technocrate. »
Remonter les problèmes à l’Assemblée
La liste de doléances gonfle au fur et à mesure que la visite avance : inquiétudes quant aux résultats des États généraux de l’agriculture, terres agricoles grignotées par l’urbanisation, importance des suicides dans la profession, sans oublier les marges de la grande distribution sur les produits alimentaires. « Ce sont des problèmes que je suis susceptible de faire remonter à l’Assemblée nationale. Mon rôle est de défendre vos intérêts. Si on est un nombre suffisant de députés à relayer ces problèmes, il y aura une écoute en face et des actions. » Le député Bertrand Sorre semble avoir retenu sa leçon.
« Il s’est montré intéressé, constate Annie Lebasnier, secrétaire générale adjointe à la FDSEA pour l’arrondissement d’Avranches. Maintenant, on va être attentifs à ses interventions à l’Assemblée. On va voir s’il va nous défendre. » Après la leçon de rattrapage, le député est attendu pour passer son oral.