Aux petits soins des haies bocagères
Les haies bocagères, typiques du paysage local, font l’objet d’une grande attention. Des aides existent pour en faire pousser de nouvelles ou pour en remplacer.
Soixante-dix kilomètres de haies ont vu le jour depuis 2009 sur le territoire de l’ex-canton de Louvigné-du-Désert. Soit 50 000 arbres plantés. Ces bordures végétales sont nées du programme « Breizh Bocage ». Il propose aux propriétaires fonciers d’aménager gratuitement de nouvelles haies sur leur terrain. « À condition que ces haies remplissent un objectif anti-érosif pour la préservation de la qualité de l’eau, précise Lydia Delangle, animatrice environnement à Fougères agglo. Par exemple, si un agriculteur a une parcelle en pente, en amont d’un cours d’eau, la nouvelle haie va éviter l’érosion du sol, va permettre à l’eau de pluie de s’infiltrer dans le sol et éviter qu’elle ruisselle. La haie va également réguler les crues et présenter un intérêt pour la biodiversité. »
Tout arasement doit être déclaré
Si cette condition est remplie, l’agriculteur ou le particulier n’a rien à payer. Fougères agglo prend en charge l’achat des plants, leur plantation, le paillage et l’entretien de la bordure pendant trois ans.
L’Agglo aide également les agriculteurs qui souhaitent effacer une haie du paysage. Pour cela, un programme de compensation existe depuis 2015. « Un agriculteur a l’obligation de déclarer à la Pac toutes les haies présentent sur ses terres. Et donc de déclarer tout arasement », souligne Lydia Delangle.
C’est ce qu’a fait Olivier Brault, éleveur de volailles à la Bazouge-du- Désert. « Je souhaitais construire un troisième poulailler, à côté des autres. Le problème, c’est qu’il y avait une haie de 240 mètres à l’emplacement du futur bâtiment. »
1,340 km de haies compensatoires
« On a étudié le projet avec l’agriculteur pour déterminer un lieu où accueillir une nouvelle haie de la même longueur, au moins, que celle arasée, détaille Lydia Delangle. Il faut que cette nouvelle haie remplisse un intérêt stratégique environnemental. »
Dans le cas d’Olivier, les arbres ont été plantés en parallèle du nouveau bâtiment. « La haie aura une fonction de brise-vent, remarque l’éleveur. Elle va empêcher l’air froid de s’engouffrer dans le bâtiment. »
L’Agglomération prend en charge la réalisation du talus, elle fournit les plants, les protections contre le gibier et le paillage. À l’agriculteur de planter les arbres.
Déjà 1,340 km de haies compensatoires a vu le jour, pour une facture de 7 156 € payée par l’agglo.