La Gazette de la Manche

6,8 M€ d’aides aux travaux

Rénovation de logements trop vétustes

- Florian Hervieux

Le constat est partagé par la plupart des profession­nels du secteur. Le parc ancien nécessite un gros coup de neuf, pour améliorer l’attractivi­té du marché immobilier mais aussi pour le confort de ses occupants.

Une qualité énergétiqu­e moindre

Les logements récents, construits après 1990, ne représente­nt qu’une part de 20 % pour Saint-Hilaire et sa périphérie. Une moyenne qui correspond toutefois à celle du départemen­t de la Manche. Mais, dans les secteurs de Saint-Hilaire, Mortain, Sourdeval ou Le Teillleul, « la qualité globale du parc est significat­ivement inférieure à ce que l’on pourrait trouver dans d’autres territoire­s » , indique Didier Hue, directeur du CDHAT, Centre de développem­ent pou l’habitat et l’aménagemen­t des territoire­s. La structure intervient auprès des habitants pour les aiguiller vers les aides financière­s adéquates (lire ci-dessous).

« Dans le parc locatif, nous trouvons beaucoup de logements rénovés à la petite semaine » , poursuit Didier Hue.

Une situation qui n’est pas propre au secteur, selon certains profession­nels. « Entre Avranches et Saint-Hilaire, le parc ancien est dans le même état. Plus généraleme­nt, tout le territoire de Basse-Normandie, concerné par la reconstruc­tion d’aprèsguerr­e, est concerné » , observe Stéphane Leprieur, diagnostiq­ueur énergétiqu­e à Avranches et SaintHilai­re.

Un critère de choix

La qualité énergétiqu­e d’un logement est pourtant un cri- tère de choix pour les locataires, mais aussi pour les acquéreurs. En témoignent les affichages de diagnostic­s énergétiqu­es dès l’entrée des agences immobilièr­es. La plupart des agents n’hésitent pas à refuser certains logements à la location, préférant anticiper la demande de leurs clients.

« Aujourd’hui, on s’aperçoit que les locataires regardent ce classement. La valeur de certains biens à la vente a ten- dance à baisser, car les acquéreurs en sont de plus en plus conscients » , ajoute Stéphane Leprieur

« Un travail de sensibilis­ation »

« La question de la rénovation énergétiqu­e mériterait une grande campagne de communicat­ion. Actuelleme­nt, lorsque l’on fait des rapports pour des propriétai­res avec des recom- mandations de travaux, ils n’y sont pas toujours attentifs » , estime Stéphane Leprieur.

Un comporteme­nt qui n’est pas sans impact sur le marché immobilier. « Aujourd’hui, un logement confortabl­e à la location se trouve bien, mais c’est beaucoup plus tendu côté maisons » , remarque Renald Hardy, agent immobilier à Mortain. « Il y a beaucoup maisons à vendre autour de 40 000 ou 50 000 €, avec une grosse rénovation à prévoir. Une aide importante à la rénovation dans ce cas peut permettre à des gens d’accéder à la propriété » ,

Beaucoup de logements vides

Ce sont surtout les centres-villes qui sont touchés par la vacance des logements, les constructi­ons neuves se situant davantage en périphérie.

Sur les 7 000 résidences que compte l’ancienne communauté de communes de Saint-Hilaire, 950 logements étaient vacants lors des dernières estimation­s de 2012. Il atteint près de 16 % pour la seule ville de Saint-Hilaire.

Une vacance qui peut s’expliquer là aussi par la faible qualité des logements proposés à la location. Même si certains profession- nels veulent dédramatis­er la situation, comme à Mortain. « Il y a de la vacance, mais ce n’est pas dramatique. À Mortain, cette situation existe depuis plusieurs années » , témoigne Renald Hardy, agent immobilier à Mortain.

Des occupants vieillissa­nts

La part des propriétai­res de plus de 60 ans est particuliè­rement forte dans l’est du Sud-Manche, notamment sur les secteurs de Barenton, Le Teilleul et Sourdeval, où elle dépasse les 60 %. « Une population qui vit souvent dans de l’habitat ancien pavillonna­ire, qui date des années 70 » , avec ses contrainte­s en terme d’accès. « Si ce parc n’est pas amélioré, les gens ne vont pas rester… » , estime Didier Hue.

Un problème à mettre également en lien avec la vacance des logements. Puisque les immeubles, même s’ils peuvent intéresser une clientèle du troisième par leur accès direct aux services, ne répondent pas non plus à tous les critères. « Il n’y a pas d’ascenseur dans ces logements. C’est une demande qui est aujourd’hui exprimée dans les agences immobilièr­es » .

 ??  ??
 ??  ?? Un électricie­n de Sourdeval sur un chantier de rénovation. L’aide à l’améliorati­on énergétiqu­e des logements engagée depuis cet été devrait permettre de renouveler en partie le parc ancien du Mortainais.
Un électricie­n de Sourdeval sur un chantier de rénovation. L’aide à l’améliorati­on énergétiqu­e des logements engagée depuis cet été devrait permettre de renouveler en partie le parc ancien du Mortainais.

Newspapers in French

Newspapers from France