Près 300 personnes mobilisées pour sauver les urgences
Mercredi 25 octobre 2023, près de 300 personnes ont manifesté dans les rues de Saint-hilaire-du-harcouët (Manche) pour demander le maintien des urgences.
Mercredi 25 octobre 2023, élus du territoire, soignants et habitants ont manifesté pour exprimer leur soutien à l’hôpital de Saint-hilaire-du-harcouët et leur volonté de sauver les urgences. Au total, près de 300 personnes se sont rassemblées devant le parvis de la mairie à 11 h.
Comme l’a rappelé Nathalie Jehenne, représente CGT, cette manifestation a été organisée dans un contexte de « dégradation du service » avec « la fermeture des urgences la nuit depuis le mois d’avril, puis de façon régulière de jour». « Il en est de même de la structure mobile d’urgence et de réanimation dite SMUR », at-elle ajouté.
Selon la représentante syndicale, ces fermetures mettraient en danger « plus de 25 000 personnes » et une partie à « plus de 45 min» d’une intervention. « Où est l’égalité des chances ? Cette situation prive les usagers d’un accès aux soins et d’une prise en charge rapide en cas de détresse vitale, et ce, malgré un potentiel de soignants et de médecins aux urgences de Saint-hilaire-duharcouet. »
Le maire de Saint-hilaire-duharcouët, Jacky Bouvet, s’est lui aussi exprimé : « Vous avez le soutien des élus en nombre ce matin et c’est important de le rappeler parce qu’il est indispensable de maintenir ces services de proximité dans l’intérêt de nos habitants. »
Une pétition de 5000 signatures
Après ces discours, les manifestants ont déambulé dans les rues jusqu’à l’hôpital. A leur arrivée, Joanny Allombert, directeur du groupe hospitalier Mont-saintmichel, et Hélène Madec-justeau, directrice de l’hôpital de Sainthilaire-du-harcouët, sont venus à leur rencontre. Nathalie Jehenne leur a remis des chrysanthèmes, ainsi qu’une pétition rassemblant près de 5000 signatures.
Si les deux directeurs n’ont pas souhaité s’exprimer devant les manifestants, ils ont toutefois accepté de recevoir représentants des syndicats, soignants et représentants des usagers pour échanger sur la situation.
« Il faudrait 33 médecins »
Durant cette rencontre, Joanny Allombert a indiqué qu’aujourd’hui les moyens de l’hôpital étaient insuffisants par rapport aux besoins. En cause selon lui un manque de médecins. « Il faudrait que l’on ait 33 médecins pour assurer le service des urgences sur l’ensemble du territoire du groupe hospitalier. Cela est impossible à court terme. Mais on essaie de trouver un équilibre pour proposer la meilleure offre de soin possible. »
Les soignants lui ont reproché de fermer les urgences de Saint-hilaire-du-harcouët, alors même que celles-ci compteraient un nombre suffisant de médecins. « Aujourd’hui, si on manque de médecins urgentistes à Saint-hilaire, on ferme les urgences de Saint-hilaire. Mais si on manque de médecin à Avranches, on envoie les médecins de Saint-hilaire à Avranches et on ferme Sainthilaire. Dans les prises de décision actuelles, on ne prend pas en compte les habitants de Barenton et Le Teilleul. Il y a une vraie perte de chance pour eux », a insisté Bernard Thalaby, médecin pharmacien. Le directeur a répondu qu’il n’était actuellement plus possible « d’avoir des urgentistes à Avranches, à Saint-hilaire-duharcouët et à Granville». «Si je fais ça, c’est la mort des trois sites.avranches est le dernier site que je fermerai car c’est là-bas que se trouve le plateau technique. Pour autant, mon objectif n’est pas de fermer définitivement les urgences de Saint-hilaire. »
Enfin, le directeur a annoncé qu’un projet de création d’une Équipe paramédicale de Médecine d’urgence (EPMU), sur le territoire du groupe hospitalier, était à l’étude (voir ci-contre).