Solaire, éolien, méthanisation : l’etat veut booster le renouvelable avec des « zones d’accélération »
Avant le conseil communautaire, une présentation a été faite par les services de la préfecture et la DDT (Direction départementale des Territoires). Les élus locaux devront définir des « zones d’accélération des énergies renouvelables via un portail ».
En début de conseil communautaire, Hugo Clovis, chargé de mission énergie à la DDT (Direction Départementale des Territoires), et Samuel Gesret, sous-préfet de Mayenne par intérim, secrétaire général de la préfecture, ont présenté aux délégués communautaires un nouvel outil pour mieux organiser le développement du territoire, et le rendre apte à résoudre les défis de demain (adaptation au dérèglement climatique, limitation des émissions de CO2).
Un portail dédié
D’ici fin décembre 2023 - même si ce n’est pas une date butoir -, les municipalités devront fournir à la préfecture des délimitations de zones d’accélération d’énergies renouvelables (ENR). En clair, sur un portail IGN dédié, du gouvernement, les élus définiront des secteurs propices à l’installation de dispositifs tels que panneaux photovoltaïques, méthaniseurs, éolien terrestre, géothermie, chaudière bois déchiqueté, trackers solaires.... Ils pourront prendre leur décision en tenant compte de leur connaissance du territoire, de la consultation des habitants, mais aussi en s’aidant des données préenregistrées du portail IGN, accessible sous forme de calques qui s’affichent en cliquant. Les conseils municipaux délibéreront.
Cette « déclaration préalable » de zones à potentiel ENR intervient en conséquence de l’entrée en vigueur d’une loi APER, dite de décarbonation du 10 mars 2023. « Sur les cartes de chaque commune, en gros, cela revient à dire si, oui, j’en veux, pour telle technologie renouvelable, à cet endroit, ou si, non, je n’en veux pas », ajoute Hugo Clovis. « C’est tout. Il n’y a pas besoin de projets pour délibérer. Evidemment, derrière, il y a de nombreux enjeux. Celui de faciliter la mise en place des dites technologies, avec une législation simplifiée et des délais d’instructions réduits, l’état étant prêt à aller vite, ajoute Hugo Clovis. Mais aussi de décarboner l’énergie française et d’octroyer à notre pays une indépendance énergétique ». Il rassure à son tour :
Les parkings, les toits
Le chargé de mission précise que certaines zones peuvent pratiquement accueillir d’office des équipements de ce genre, et notamment les parkings de plus de 1 500 m² (39x39 m²), les toits d’entreprises. Une fois installé, n’occasionnant que peu de gênes, ils sont naturellement adaptés au photovoltaïque, par exemple. « Ce type d’installation sera, d’ici quelques années, obligatoires ».
Sentiments mitigés et complexes
Dans l’assemblée, les sentiments, à l’annonce de ce nouveau système, sont mitigés et complexes. D’accord, il faut changer des choses, le climat actuel semble nous le rappeler sans cesse. Mais, l’urgence climatique ne seraitelle pas en train de générer une forme d’urgence à la conversion au renouvelable, nuisant du même coup à la réflexion et à la concertation préalable ? Malgré les mots rassurants et les explications claires des deux hommes, l’inquiétude, parmi les élus locaux, est restée palpable.
Attention, cela ne signifie pas que nous allons mettre ce genre de technologies en grand nombre partout ! C’est plutôt pour montrer qu’il y a une volonté politique, qu’elle n’est pas tellement opposable, si tous les voyants sont aux verts. Il s’agit aussi de mettre en évidence les endroits d’installation les plus opportuns. SAMUEL GESRET, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA PRÉFECTURE
Nous précisons que ces zones seront des zones destinées à attirer des projets, il s’agira de secteur d’intention, et pas des zones d’installation obligatoire. Il ne s’agit pas de faire n’importe quoi.
HUGO CLOVIS, CHARGÉ DE MISSION