Soupçonnée de violences psychologiques sur son conjoint handicapé
Une femme de 58 ans, SDF, domiciliée chez une avranchinaise, a comparu au tribunal de Coutances, le 17 janvier 2024. Elle isolait son mari déficient visuel.
Début 2022, le couple demeure Marcilly. Le mari, atteint de dégénérescence rétinienne, se présente en gendarmerie pour signaler que son épouse, 58 ans, l’a isolé à domicile en lui imposant des règles strictes. Il ne dépose pas plainte. Le 3 août 2022, cette fois, il dépose plainte pour violences intrafamiliales.
Une relation de couple en déliquescence
Il se plaint d’un délitement de la vie de couple depuis 20192020 et raconte avoir eu un différent verbal violent avec son épouse le jour-même. Il précise que sa femme lui avait interdit de recevoir ses connaissances à leur domicile et lui avait déclaré: « Sale connard, je vais foutre le bordel dans ta vie, je n’ai plus rien à perdre » . Elle aurait ensuite détruit une de ses sculptures et des peintures , dont il est le créateur. Poursuivant les violences psychologiques, elle aurait ajouté : « Bon à rien, aie peur de moi » . La victime dénonce une relation extra-conjugale supposée entre sa femme et un « woofer » (personne qui échange du travail contre un hébergement), qu’ils accueillent à domicile depuis 2020.
Le dossier d’enquête rapporte un certificat médical comportant 90 jours d’arrêt de travail en rapport avec un stress post-traumatique chronique de la victime.
Entendue lors de l’audience, la prévenue conteste toute violence. Elle admet des disputes récurrentes dans ce couple formé en 2003 et marié depuis 2015, mais en instance de divorce. Quant à l’imposition des règles de vie dont il se plaint, elle prétend que c’est son mari qui les a imposées. Elle ne conteste pas les souffrances psychologiques de son compagnon mais affirme les subir également.
Constat médical et témoins catégoriques
Néanmoins, le juge lui fait remarquer que deux témoins, cités dans la procédure et se disant amis des deux parties, évoquent un comportement agressif de sa part. Même si elle prétend que ces deux personnes sont plus proches de son conjoint et qu’ils ont pris fait et cause pour lui, la magistrate du ministère public revient sur le certificat médical constatant trois mois d’interruption de temps de travail pour un traumatisme psychologique chronique.
Elle requiert la condamnation de la prévenue et une peine de trois mois de détention avec un sursis simple. Le tribunal renvoie son délibéré au 7 février prochain.