A84 : le blocus des agriculteurs a été stoppé dans la Manche ce jeudi après-midi
Ce jeudi 1er février 2024 en milieu d’après-midi, les agriculteurs ont levé leur barrage sur l’accès à l’autoroute A84 entre Avranches et Saint-james.
Ce jeudi 1er février 2024, la Coordination rurale a invité les parlementaires de la Manche à rencontrer les agriculteurs en colère, sur le point de blocage de l’autoroute A84 à Poilley.
L’A84 bloquée sept jours
Cet accès à l’autoroute A84, liaison entre Normandie et Bretagne, est bloqué à toute circulation depuis vendredi 26 janvier 2024.
La Coordination rurale annonçait le matin même dans un communiqué « Nous lèverons sûrement l’action après ces rencontres ».
Yannick Bodin, porte-parole de ce syndicat, aura été le meneur de cette mobilisation à la sortie 33 de l’autoroute A84. « J’ai mobilisé les agriculteurs des communes environnantes de Ducey et Saint-james après que la FDSEA (Fédération départementale des exploitants agricoles, syndicat majoritaire dans la Manche, NDLR) ai refusé une action commune », indique-t-il.
Les appartenances syndicales sont tombées. Les revendications ne sont pas politiques. Ils revendiquent « un métier à défendre ».
Trois parlementaires à l’écoute
Le sénateur Philippe Bas a été le premier sur place. Il a été suivi du député Bertrand Sorre et de la sénatrice Béatrice Gosselin.
Chacun des parlementaires, sous la pluie et les pieds dans la boue, a pris un temps long d’écoute de ces hommes et femmes qui ont, tour à tour, fait part de leurs difficultés et de leur expérience personnelle.
Mieux vivre de notre travail, faire appliquer la loi Egalim simplifier les normes, les rendre identiques pour tous...
L’agriculture à défendre, donner du sens
Telles étaient les points communs des diverses interventions de jeunes en attente d’installation, mais aussi de seniors. Dominique Lechat de Saint-james est de ceux là. Daniel Furcy, exploitant et maire de Servon, aussi.
Chacun ayant a coeur de dire combien ils étaient attachés à leur métier, héritier bien souvent d’une tradition familiale, qu’ils entendent défendre, « au prix de bien des sacrifices » pour certains.
« En France, sous prétexte d’être vertueux, on sacrifie la biodiversité d’autres pays, mais aussi la nôtre. Si on diminue le nombre de bovins, on diminue les surfaces enherbées. Or, les prairies jouent un rôle important dans la qualité de l’eau par leur rôle de filtration », relève un agriculteur en colère
Les normes se superposent et se contredisent, dénoncent encore les manifestants. « Ce que l’on fait n’a plus de sens », déplore l’un d’eux.
Une délégation reçue par le sous-préfet
En milieu de matinée, une délégation de cinq de ces agriculteurs de Ducey et Saint-james a été reçue en mairie de Ducey-les Chéris par le sous-préfet Pierre Chauleur et le secrétaire général de la sous-préfecture.
« Nous avons fait un point global de la situation et témoigné personnellement de ce que nous vivons pour faire prendre conscience à l’etat de la façon dont nous vivons et travaillons », commente Dominique Lechat.
Un étiquetage pour les consommateurs
Yannick Bodin a proposé qu’un « étiquetage spécifique soit apposé sur les produits qui ne respectent pas les mêmes normes qu’en France, comme sur les paquets de cigarettes, pour l’information des consommateurs ».
Et le meneur d’hommes d’assurer : « Leclerc ne dormira pas tranquille tant qu’il ne respectera pas la loi Egalim. Les marques distributeurs détournent la loi. Il nous reste des remorques pleines, allons les vider avant de lever le camp », a-t-il invité.
Le barrage a été levé en milieu d’après-midi.
D’isigny-le-buat à Granville
A Isigny-le-buat, un barrage filtrant a été remis en place ce jeudi, comme lundi 29 janvier, pour bloquer l’accès des camions laitiers à l’industriel de transformation agroalimentaire Lactalis.
Une opération escargot a également lieu de Marcey-lesgrèves à Granville, où des opérations de retrait de marchandises ont eu lieu dans les grandes surfaces, comme à Saint-hilairedu-harcouët, samedi 27 janvier 2024.
Pascale BRASSINNE et Auria BOUKAR