160 personnes ont manifesté ce jeudi
Ce jeudi 1er février 2024 à Avranches, à la colère des agriculteurs s’est ajoutée celle du monde enseignants. Ils étaient 160 à dénoncer le trop d’élèves par classe, les conditions de travail, l’exclusion plus que l’inclusion.
Un appel national à la grève avait été lancé par les différents syndicats enseignants pour ce jeudi 1er février 2024.
160 personnels des écoles sont descendus dans les rues d’avranches, sous les bannières des syndicats CGT Educ, FNEC FP FO, FSU, SUD Education, UNSA.
« Nous avons été parqués dans un premier temps entre une haie et le monument aux morts de la place de la mairie » , raconte sarcastique Erwan Saladin, enseignant. « On n’a pas eu le droit aux marches du parvis comme il n’y avait pas eu d’assassinat de collègue ces derniers jours » .
Naufrage du service public
Une prise de parole intersyndicale a eu lieu. Elle dénonçait le ministère de l’education nationale partagé avec les Sports et le naufrage du service public. « Plus aucune considération n’est à attendre de nos dirigeants, mais surtout leur politique ultra-libérale va se poursuivre en détruisant les services publics, seuls garants d’une égalité de traitement de tous.tes les citoyen.nes dans tous les territoires ».
Les raisons de la colère
La suppression de 23 postes dans le département de la Manche dans le premier degré a été dénoncée. « Ce n’est pas comme ça que les conditions d’apprentissage des élèves vont s’améliorer », ont martelé les syndicats. Ils ont noté que la France « avec une moyenne de 18,3 élèves par enseignant se trouve à l’avant dernière place européenne, loin, très loin derrière la moyenne européenne de 13,4 élèves par enseignant ».
A ce constat pour l’école élémentaire, les manifestants ont ajouté la situation au collège, qualifiée « de retour vers le passé avec les groupes de niveau reconnus par les experts comme aggravant les inégalités et parfaitement inefficaces ». Ils dénoncent « une réforme qui sélectionne et trie les élèves ».
Quant aux lycées, insatisfaction encore : « moins d’école pour plus d’entreprise avec des modalités d’organisation qui ne sont toujours pas connues ».
❝ Pour une manifestation de défense de l’école publique, le symbole du monument aux morts semblait peut-être plus adéquat pour la mairie. ERWAN SALADIN, enseignant en grève
Surpopulation dans les classes, exclusion…
Plusieurs personnes ont ensuite fait part de leur ressenti, dont une ATSEM (agent territorial spécialisé des écoles maternelles). Des voix pour dire la surpopulation dans les classes, le manque de moyens pour l’inclusion, le climat scolaire, la non-revalorisation des salaires…
Après l’expression de ces très nombreux sujets de mécontentement, le cortège est parti de place de la mairie, vers la rue Docteur Gilbert, le collège Challemel Lacour, le boulevard Foch, la place Patton et retour par la rue de la Constitution.
Jean-michel Debesne a ensuite mis l’accent sur « les difficultés pour recruter de nouveaux conseillers prud’homaux, salariés et employeurs. Des problèmes qui pourront s’amplifier avec les nouvelles lois votées en 2023 et qui entreront en vigueur le 1er janvier 2026, année du renouvellement des conseils de prud’hommes ». La réforme prévoit, en effet, de limiter l’âge des conseillers à 75 ans, et le nombre de mandats à cinq. « Ces réformes venant en premier lieu du Sénat, laissent un goût amer aux conseillers prud’homaux qui investissent sans compter leur temps et leurs convictions ». Brigitte Marie, la nouvelle présidente pour 2024, a rappelé « la démission de deux conseillers nouvellement mandatés, qui ont très vite compris que la charge était prenante, qu’il fallait du temps, de l’analyse, de l’écoute et du savoir être ».
Malgré tout, deux nouveaux conseillers prud’hommes ont été nommés. Il s’agit d’émilie Marionnet et de Jean-louis Hossin, au collège employeur.