Une sortie pour découvrir le nouveau paysage de la vallée
Aurélie Joué (bassin de la Sélune), Alicia Bouvet (conservatoire des espaces naturels) et Caroline Demonchy (OC2S Isigny) encadreront une sortie samedi 17 février.
Une sortie nature est organisée par l’office socioculturel et sportif d’isigny-le-buat. Il s’agit de découvrir le nouvel aspect de la vallée de la Sélune. Ainsi, les participants sont amenés à voir les aménagements réalisés. Depuis l’été 2023, une boucle de deux kilomètres près du pont des Biards est désormais accessible au public.
L’idée est de connaître le riche patrimoine de la Sélune depuis l’arasement des barrages de Vezins et La Roche-qui-boit. Avant, l’eau encerclait ce lieu, désormais de verdure.
Des travaux de gestion sédimentaire ont été réalisés de 2017 à 2019. « Il y avait une usine de traitement de surfaces dont les rejets polluaient. On a trouvé des métaux lourds (nickel, chrome). Pour éviter le retour des sédiments pollués, lorsque la rivière a retrouvé son lit, elle a été déplacée. On a confiné ces sédiments pollués en dessous du pont », explique Aurélie Joué, animatrice au syndicat mixte du bassin de la Sélune. Pendant cette visite, elle parlera du nouveau paysage de la vallée.
La nature reprend ses droits
Aujourd’hui, des cours d’eau ont été réalisés et la nature a repris ses droits. Le paysage a donc évolué : « On redécouvre tout ce qui était sous le lac : les anciennes pêcheries, les anciens ponts, le vestige d’un moulin ». Les arbres (aulnes, saules…) ont poussé autour des rivières. « C’est ce que l’on retrouve naturellement au bord des rivières qui revient. En même temps, on a ce paysage de falaise qui est spécifique. Des reptiles sont attirés par les roches et la chaleur. »
Plongé au coeur de la nature, on redécouvre ainsi cet espace naturel. Le public peut se promener dans une partie de la vallée, des panneaux qui accompagnent le cheminement. On parle du patrimoine ancien et naturel : les anciennes pêcheries : « Avant, on installait des filets entre les tas de pierres pour piéger les poissons. On en a retrouvé une vingtaine dans le fond de la vallée. Quand les barrages ont été enlevés, on a retrouvé cette histoire passée », indique l’animatrice.
Redécouvrir le patrimoine
L’ancien pont dit romain a été découvert au moment de la vidange. Des arbres poussent dessus. « Il faut une intervention pour éviter qu’il ne se dégrade encore plus. » Au départ, pour la continuité écologique, le projet était axé sur les poissons. «Comment estce qu’on fait pour que les poissons puissent remonter la Sélune, notamment les saumons qui ont besoin de chercher leurs zones de reproduction en amont. Au final, c’est un projet pour toute la biodiversité et pour les habitants ».
Une diversité de paysages
Au bout du chemin, le paysage change avec de la prairie à la place des boisements, car un agriculteur a semé de l’herbe et a installé ses vaches pour le pâturage. La diversité des paysages et des usages fait l’intérêt de la vallée.
Il reste à développer de nouveaux aménagements pour se rendre de l’autre côté de la rivière en construisant un pont. «L’enjeu maintenant est de maintenir une gestion collective qui répondant aux enjeux de biodiversité. Il ne faut pas faire trop d’entretien, mais il faut quand même qu’il y ait des aménagements pour que le public puisse profiter de la vallée et découvrir la biodiversité », conclut Aurélie Joué.