Orange et l’intelligence artificielle pour mieux gérer les flux de visiteurs
Les antennes relais du réseau Orange et les données captées via les téléphones portables vont permettre d’anticiper les flux de visiteurs.
« A chaque fois que quelqu’un passe à côté d’une antenne, sa carte SIM est enregistrée ». Marc Maouche, le délégué régional Orange Normandie était au Mont-saint-michel, mercredi 14 février 2024.
Il a présenté le service Flux Vision qui va permettre à l’établissement public de mieux gérer les flux de visiteurs.
Des données « anonymisées »
« Avec de l’intelligence artificielle, on traite ces données anonymisées. Elles sont croisées avec d’autres, pour savoir d’où viennent les personnes, de France ou de l’étranger, connaître la durée de leur visite, si elles dorment sur place, et leur catégorie socioprofessionnelle. »
Ces données sont « anonymisées » a rassuré le directeur
Normandie de l’opérateur de téléphonie « conformément aux recommandations de la CNIL et RGPD ». Il s’agit des cartes Sim du réseau Orange. «On connaît notre part du marché et celles des autres opérateurs. Par extrapolation et beaucoup D’IA, on affine les données ».
Et le patron de ce dispositif, créé il y a dix ans, de donner quelques chiffres. «Sur la période de mai à septembre, c’est-à-dire en haute saison, la proportion de visiteurs est de 61 % d’étrangers contre 39 % de Français. Les Allemands arrivent en tête suivis des Britanniques et des Américains. En basse saison, les données collectées, de novembre à décembre, ont montré une présence française à 80 %. Parmi les 20 % d’étrangers, on trouve en premier les Anglais, puis les Japonais qui ont fait leur retour depuis le Covid, et les Espagnols ».
Autre constat relevé par Thomas Velter : « Lors d’événements comme le spectacle Solstice du Millénaire ou les journées du patrimoine, le site est principalement visité par les Manchois, à plus de 70 %, nos voisins d’ille-etvilaine se situant entre 18 et 20 % ».
Anticiper l’affluence
« Orange nous a proposé un outil très intéressant dans la mesure où il nous permet de mieux cibler nos politiques, mieux anticiper les affluences, et ainsi de professionnaliser le travail de l’epic », a souligné Thomas Velter, le directeur général de l’établissement public.
L’excès de visiteurs en mai et août 2023 est encore dans les mémoires et L’EP Mont-saintmichel en a fait un enjeu stratégique.
Hervé Bierjon, le directeur du développement évoque une segmentation affinée et des campagnes de communication qui pourraient, à l’avenir, être très ciblées. Voire même, « la possibilité d’anticiper les flux par l’envoi de SMS pour proposer d’autres sites à visiter sur le parcours » en attendant le désengorgement.
Si la convention a été signée entre Orange et l’établissement public pour le seul site du Montsaint-michel, Hervé Bierjon a précisé : « On est déjà dans la perspective d’analyser les flux sur le territoire correspondant au Plan de gestion de la baie, confié par l’unesco ».