Profs et parents disent non à la copie du directeur académique
Jeudi 15 février 2024, 35 représentants des organisations syndicales de l’éducation nationale ainsi que des parents d’élèves se sont rassemblés devant la préfecture à Saint-lô où un Conseil départemental de l’éducation nationale, finalement reporté.
Jeudi 15 février 2024, trentecinq représentants des organisations syndicales de l’éducation nationale de la Manche ainsi que des parents d’élèves se sont rassemblés devant la préfecture à Saint-lô où un Conseil départemental de l’éducation nationale (CDEN) était programmé pour « travailler sur la rentrée scolaire de septembre prochain et la copie du Dasen (Directeur académique des services de l’éducation nationale) ».
La réunion boycottée
Celle-ci prévoit actuellement 42 fermetures de classe et 5 ouvertures définitives. Sur son projet initial, l’inspecteur d’académie est revenu sur trois fermetures et a ouvert deux classes supplémentaires à Picauville pour pallier la fermeture de l’école privée.
Les syndicats d’enseignants ont boycotté la réunion ainsi que les représentants des parents d’élèves (FCPE et associations complémentaires).
« On refuse de cautionner la casse du service public et les fermetures de classe »,a expliqué l’intersyndicale. Une délégation de représentants FO, FSU, UNSA, CFDT et Sud est
rentrée dans la préfecture pour une déclaration commune avec la FCPE : « La carte scolaire du 1er degré pour la rentrée 2024 va faire des ravages. Partout dans la Manche, les classes ferment : 1 en REP, 3 en territoire éducatif rural, 11 dans des communes classées » rural éloigné « et 22 dans des secteurs avec un indice de position sociale inférieur à la moyenne nationale ! »
Refus des groupes de niveau
Pour les syndicats, le projet de carte scolaire dans les écoles publiques de la Manche annonce « des classes bondées » : « Rappelons, qu’avec 18,3 élèves par enseignant, nous sommes presque cinq points au-dessus de la moyenne européenne, plaçant la France à l’avantdernière place des pays européens ! »
Les griefs portent aussi sur les moyens donnés aux collèges et en particulier sur «le retour vers le passé avec les groupes de niveau qui ont pourtant fait la preuve de leur inefficacité ». Le « choc des savoirs » n’est pas « la solution pour améliorer les résultats des élèves. Ce choc va avoir pour effet de trier et de laisser les élèves en difficulté sur le bord de la route ».
Les syndicats sont revenus aussi sur le sujet de l’inclusion scolaire où «nombre d’élèves ne sont toujours pas accompagnés à la hauteur de leurs besoins. Tout le monde en souffre : les élèves en situation de handicap, leurs familles, leurs camarades de classe, les enseignants et les AESH qui, pour un salaire indécent, doivent se démultiplier pour les aider ».
Désaveu du directeur académique
Le préfet, qui préside cette assemblée, a constaté que le quorum n’était pas atteint, une situation que la Manche n’avait pas connue depuis 2011. Le CDEN est composé de 32 membres. Les enseignants ont dix sièges et les parents d’élèves 7. Cette instance consultative devait se réunir à nouveau, sans nécessité de quorum, ce mardi 20 février à 9 h 30, à la préfecture de la Manche. Ce « désaveu » vise le directeur académique invité à « revoir sa copie et à prendre en compte les arguments des communes et des parents d’élèves, à présenter un projet plus acceptable pour notre département. On ne peut pas entasser les enfants dans des classes avec des publics fragiles ».
Le report, première depuis 2011
Les syndicats dénoncent « un service public de l’éducation malmené » et appelaient les parents à se mobiliser, ce mardi à Saint-lô, pour le CDEN de repli afin d’appuyer leurs revendications. Tout devait se jouer en partie ce mardi, même si l’inspecteur d’académie a d’ores et déjà annoncé des ajustements au mois de juin pour la rentrée de septembre