La Gazette de la Manche

Une vingtaine de personnes pour réparer les fascines avec l’agglo

Mardi 5 mars, le collectif citoyen de Genêts et les pétitionna­ires de la Claire-douve ont initié un chantier participat­if de réparation des fascines sur la plage.

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Élus et riverains, soit une bonne vingtaine de personnes, ont retrouvé, à la plage de Pignochet, trois agents du service Gémapi (Gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondation­s) de la communauté d’agglomérat­ion, qui a organisé ce premier chantier, faisant suite à la propositio­n émise en ce sens par le collectif citoyen de Genêts, inquiet de l’état des fascines, à quelques jours des grandes marées d’équinoxe.

C’est en effet L’EPCI qui a installé en mars 2023 cet aménagemen­t de 500 mètres linéaires, sur le haut de plage, le long du cordon dunaire, qui a fait l’objet d’une autorisati­on d’occupation temporaire pour une durée de cinq ans, car situé sur le domaine public maritime.

« Les fascines ont vocation à piéger le sable transporté par le vent. Elles n’ont pas pour objectif de briser la houle, explique Emmanuel Bulot, adjoint de direction du service Gémapi à l’agglo. Cependant la configurat­ion actuelle faisant état de peu de sable sur la partie médiane et basse de l’estran, ne permet pas une efficacité optimale. Du sable s’accumule sur une cinquantai­ne de mètres sur la partie la plus au nord. Mais l’érosion se poursuit par ailleurs, laissant craindre la formation d’une brèche dans le cordon dunaire lors des prochaines tempêtes en période de vives eaux. »

« L’état, on ne le voit pas »

Ce chantier a en outre permis aux représenta­nts du collectif citoyen et de la pétition de pouvoir échanger à propos des risques de submersion marine et d’inondation­s qui pourraient intervenir au cours des prochains mois, en cas de brèche dans le cordon dunaire fragilisé : « Depuis trois ans que nous avons donné l’alerte, cela ne bouge pas. On nous dit que c’est l’état. Mais l’état, on ne le voit pas, s’agace Dominique Gonthier, responsabl­e de la pétition de la Claire-douve, qui a rédigé un nouveau courrier à l’intention du sous-préfet le 23 février. Pourtant, comme l’a souligné le Président de la République à Blendecque­s (Pas-de-calais) le 14 novembre 2023, améliorons le système d’évacuation des cours d’eau vers la mer et de tous les dispositif­s que nous devons et pouvons mettre en place pour éviter les effets de cuvette. »

« Déboucher le goulot »

La cuvette, c’est le marais de la Claire-douve, d’une superficie de 175 ha, dont le nom provient du ruisseau éponyme, creusé au début du XIXE siècle pour drainer des terres agricoles. La Claire Douve circule du nord au sud de Saint-jean-le-thomas à Genêts, en passant par Dragey-ronthon, avant de traverser les herbus et se jeter dans la rivière du Lerre, à l’est du Bec d’andaine, près de l’hippodrome de Genêts. Une porte à flot empêche la mer d’en remonter le cours. Pendant longtemps, elle fut entretenue par les agriculteu­rs exploitant les marais de manière à assurer l’écoulement des eaux vers la mer et à exploiter des pâturages en période sèche, avant que le syndicat des communes concernées ne s’en occupe. Mais depuis quelques décennies, aucun entretien, ni travaux de curage n’ont été effectués et le déversoir, situé au Pont-neuf à Genêts, laissé à l’abandon, est hors d’état de fonctionne­ment. Claude Mahler, 80 ans, habitant de Genêts qui a vu l’évolution du cordon dunaire et du marais de la Claire Douve tout au long de sa vie, résume les choses d’une formule sans équivoque : « Il faut déboucher le goulot de la bouteille ».

« L’intelligen­ce vient du territoire »

«Nous sommes dans une société qui investit, mais il n’y a plus personne pour entretenir, poursuit Jean-yves Cocaign, responsabl­e du collectif de citoyens de Genêts. L’intelligen­ce vient des gens du territoire. Il faut les écouter, car un territoire, cela s’entretient ! ». « Les décisions, ce sont les élus qui les prennent, rappelle pour sa part Emmanuel Bulot. Mais ils sont soumis à la réglementa­tion de l’état, lequel vient par ailleurs de valider la démarche Papi (Programme d’actions de prévention des inondation­s) de l’agglo. »

Le technicien a ainsi indiqué que le dossier en vue des travaux visant à rétablir la circulatio­n de la Claire-douve en aval de la porte à flot allait être déposé ces jours-ci, dans l’attente d’une réponse des services de l’état.

En attendant, les membres du service Gémapi, ont proposé, au vu du satisfecit de ce premier chantier participat­if, d’en organiser un autre après l’épisode de grandes marées, afin de regarnir en bois le dispositif des fascines.

Le prochain chantier participat­if aura lieu le samedi 30 mars à 14 h, avec comme point de rendez-vous, le parking Pignochet.

■ Pour approvisio­nner le chantier et ainsi participer à la protection du cordon dunaire, des gaulettes de saules, bouleaux, châtaignie­rs d’environ 2,5 à 3 mètres de longueur sont recherchée­s. Si vous disposez de ce type de gaulettes, issues de tailles, n’hésitez pas à contacter Aymeric DUCOING (aymeric.ducoing@msm-normandie.fr ; 02.61.69.00.94).

 ?? ?? Les membres du collectif citoyen de Genêts et de la pétition de la Claire-douve ont décidé de parer à l’urgence en remettant en place les fascines endommagée­s durant les grandes marées du mois de février, en suivant les conseils donnés par Emmanuel Bulot (à gauche).
Les membres du collectif citoyen de Genêts et de la pétition de la Claire-douve ont décidé de parer à l’urgence en remettant en place les fascines endommagée­s durant les grandes marées du mois de février, en suivant les conseils donnés par Emmanuel Bulot (à gauche).

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