La Gazette de la Manche

Victoire pour un chasseur privé de ses armes par le préfet

Le tribunal administra­tif de Caen a donné raison à un chasseur de 35 ans, originaire d’avranches. Le préfet de la Manche lui avait retiré ses armes

- • GF (Presspeppe­r)

Le tribunal administra­tif de Caen a donné raison à un chasseur de 35 ans qui l’avait saisi en juillet 2020 pour protester contre la décision du préfet de la Manche de lui retirer ses armes pour des antécédent­s judiciaire­s « anciens » et « isolés ».

Permis de chasse retiré en 2020

Kévin XXX avait en effet fait l’objet le 17 février 2020 d’un arrêté préfectora­l lui retirant ses récépissés de déclaratio­n de détention d’armes et ordonnant le dessaisiss­ement de ses armes et munitions. Une interdicti­on d’acquisitio­n et de détention d’armes lui avait aussi été faite, et son permis de chasser retiré. Une décision entachée d’une « erreur de fait » et d’une « erreur d’appréciati­on », protestait le requérant.

« M. XXX, né le 15 septembre 1989 à Avranches, est détenteur de deux carabines et deux fusils » , commence donc par exposer le tribunal administra­tif de Caen dans un jugement en date du 2 février 2024 qui vient d’être rendu public.

« La décision (...) a été prise au motif que M. XXX a fait l’objet d’un rapport administra­tif établi le 15 novembre 2019 par la brigade de gendarmeri­e de Ducey » , poursuiven­t les juges caennais. « L’enquête (...) conclut à un avis favorable pour le dessaisiss­ement des armes (...), fondé sur deux mentions dans le fichier du Traitement des antécédent­s judiciaire­s (TAJ). »

Des faits antérieurs « isolés »

Le jeune chasseur était en fait soupçonné de deux faits « sous l’empire d’un état alcoolique » : le premier en 2015 portait sur des « blessures involontai­res à l’occasion d’un accident routier avec délit de fuite » et le second en 2018 sur des « violences volontaire­s ayant entraîné une incapacité totale de plus de huit jours » .

« Toutefois, (...) par un jugement correction­nel antérieur à la décision attaquée, le tribunal correction­nel de Coutances a relaxé M. XXX (...) pour les faits de violences de 2018 » , fait observer le tribunal administra­tif de Caen. Par ailleurs « aucune suite n’a été donnée » aux « blessures involontai­res », causées en 2015. « En tout état de cause, de tels faits, isolés et anciens, ne démontrent pas le caractère inadapté et contraire à l’ordre public ou à la sécurité des personnes de son comporteme­nt » , considèren­t les juges caennais.

L’etat devra dans ces conditions verser 1.200 € au chasseur pour ses frais de justice dans cette affaire. Il est aussi en droit d’introduire un nouveau recours pour être indemnisé cette foisci des « préjudices », que lui a causés cette décision depuis quatre ans.

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