Les prostituées chinoises vendaient leurs services en ligne
La découverte de passes de prostituées dans un appartement de Saint-Gratien a permis de démanteler un réseau de proxénétisme chinois.
Sur internet, elles proposaient différents types de massages. C’est un vaste réseau de prostitution chinois qui a été démantelé par les policiers de la sûreté départementale du Val-d’Oise. L’enquête débute en octobre 2016, quand plusieurs résidents d’une copropriété du boulevard Georgette-Agutte, à Saint-Gratien, signalent des nuisances causées par une femme d’origine chinoise, soupçonnée d’avoir une activité de prostituée, dans un appartement de l’immeuble appartenant à un ressortissant chinois également. Les surveillances et les renseignements recueillis par les hommes du commissariat d’Enghien ont permis de confirmer les soupçons mais également de constater les interventions régulières de deux hommes qui pourraient tenir le rôle de proxénètes.
L’affaire est alors confiée aux hommes de la sûreté départementale du Val-d’Oise. Leurs investigations ont permis d’établir que plusieurs jeunes femmes, toutes d’origine chinoise, fréquentaient l’appartement pour s’adonner à la prostitution. Pour attirer la clientèle, elles avaient recours à des annonces publiées sur des sites Internet, notamment Vivastreet, proposant des massages à 30 euros, le rapport sexuel étant facturé 120 euros.
Plusieurs appartements identifiés
L’exploitation de la téléphonie et les surveillances ont permis d’identifier que ce réseau s’étendait à d’autres départements de la région parisienne, notamment la Seine-Saint-Denis, les Yvelines et l’Essonne, où plusieurs appartements étaient ainsi identifiés comme lieux de prostitution.
Les protagonistes identifiés, une vaste opération est menée le 12 septembre. Elle a permis l’interpellation de deux individus de 23 et 33 ans soupçonnés d’être les proxénètes et de six prostituées âgées de 29 à 46 ans. Au cours de leurs auditions, les femmes, en situation irrégulière sur le territoire et ne parlant pas français, ont assuré avoir agi sans contraintes ni violences. Parallèlement, il s’est avéré que les plus anciennes faisaient travailler les nouvelles contre 50 % de leurs revenus. L’enquête a également mis au jour le rôle d’intermédiaires, chinois également, chargés de rédiger les annonces et de les mettre en ligne. Ils prenaient également les appels et dirigeaient les clients vers les appartements. Pour cette activité, ils touchaient 15 à 20 % des revenus de la prostituée.
Déférés devant la justice, un homme et deux femmes soupçonnés d’être à la tête du réseau ont été mis en examen pour proxénétisme aggravé par le juge d’instruction de Pontoise puis incarcérés. Deux autres personnes ont été placées sous contrôle judiciaire après leur mise en examen. Alors que trois prostituées ayant été interpellées ont été remises en liberté, l’enquête se poursuit sur commission rogatoire.