La Gazette Val d'Oise

Un ancien colonel des pompiers mis en examen

Dans le cadre de l’affaire des diplômes bidons délivrés au centre de secours de Marines, le colonel Duflos a été mis en examen par le parquet de Bobigny (93).

- Thomas HOFFMANN

Un an après son exclusion définitive du centre de secours de Marines, son ancien chef, le colonel Philippe Duflos, est à nouveau rattrapé par la justice. Le sapeur-pompier, ancien responsabl­e du service de prévention du Val-d’Oise, a été mis en examen par un juge d’instructio­n du tribunal de grande instance de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour des faits « de complicité d’aide au séjour irrégulier en bande organisée » et « corruption passive », selon une informatio­n du site internet du Point.

Dans le cadre de l’affaire des diplômes bidons délivrés au centre de secours de Marines, la justice le soupçonne d’avoir été au coeur d’un vaste réseau qui facilitait l’obtention de titres de séjour. Un trafic qui, toujours selon Le Point, lui aurait rapporté entre 10 000 € et 20 000 € par mois.

Un reportage d’Envoyé Spécial

Le scandale avait éclaté à la suite d’un reportage d’Envoyé Spécial diffusé le 31 mars 2016 sur France 2. Le journalist­e, qui filmait en caméra cachée, s’était fait passer pour un candidat qui s’apprêtait à passer l’examen service de sécurité incendie et assistance aux personnes (Ssiap), en compagnie d’une trentaine d’autres aspirants. Il montrait ainsi qu’il était possible d’obtenir le diplôme contre quelques centaines d’euros.

Sur les images, on pouvait voir un membre de l’organisme remettre à chacun un boîtier électroniq­ue afin de répondre aux questions à choix multiples. « Pas besoin de réviser, l’homme nous donne les bonnes réponses », témoignait le journalist­e. En à peine dix minutes, le test était terminé. Une feuille de présence était remise à chacun des candidats avec quinze dates correspond­ant aux quinze jours de formation fictive. L’officier sapeurpomp­ier remettait ensuite les attestatio­ns aux fraudeurs. Bien qu’aucun nom n’ait été donné, les sapeurs-pompiers valdoisien­s avaient rapidement reconnu la caserne de Marines et l’officier en question.

En octobre 2016, le conseil de discipline de la direction du Service départemen­tal d’incendie et de secours du Val-d’Oise, à Neuville-sur-Oise, avait prononcé l’exclusion du colonel Duflos. Au terme de l’enquête administra­tive menée par l’Iga (Inspection générale de l’administra­tion), cinq pompiers dont le chef du centre de secours de Marines, avaient été suspendus à titre conservato­ire dans l’attente du conseil de discipline. Celui-ci avait également prononcé une exclusion temporaire de deux mois à l’encontre d’un pompier volontaire qui tenait la trésorerie de l’amicale. Aucune sanction n’avait toutefois été demandée à l’encontre des trois autres pompiers volontaire­s.

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Un reportage en caméra cachée d’Envoyé Spécial, diffusé le 31 mars 2016, avait dénoncé la vaste arnaque au centre de secours de Marines (capture d’écran).

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