Le projet de carrière refait surface
Saint-Ouen-l’Aumône et Ect relancent le projet de réouverture d’une ancienne champignonnière au Fond-de-Vaux. Élus et riverains mérysiens sont vent debout.
Les Mérysiens, habitants des quartiers du Fond-de-Vaux et de la Haute-Borne, fourbissent de nouveau leurs armes. Le 16 novembre, à 20h30, ils sont invités à la Luciole, pour assister à une réunion publique « sur le projet d’ouverture de la carrière du Fond-de-Vaux ». Un thème qui va faire ressurgir de biens mauvais souvenirs dans leurs rangs.
Au printemps 2011, ces derniers redoutaient des nuisances et s’étaient fortement mobilisés pour protester contre la réouverture de cette ancienne champignonnière, située sur des terrains privés, à Saint-Ouen-l’Aumône, à la limite de Méry-sur-Oise. À l’époque, Ect, le porteur du projet et filiale de Véolia, prévoyait d’extraire 1,5 million de tonnes de calcaire, à ciel ouvert, pendant huit ans, avant de remblayer les cavités par 2,2 millions de tonnes de matériaux inertes issus de chantiers de construction. L’exploitation de la carrière devait se faire à ciel ouvert, à 450 mètres des habitations les plus proches qui se trouvent sur le territoire de Méry.
Procédure inaboutie
Malgré un avis favorable, rendu le 20 octobre 2011, par le commissaire enquêteur à l’issue de l’enquête publique, le projet a capoté. Les services de la préfecture du Val-d’Oise avaient relevé que les terres surplombant la carrière qui devaient être creusées étaient polluées et qu’il n’en avait pas été fait mention dans la procédure. Un vice de forme bienvenu pour les riverains. Ces derniers pensaient alors avoir gagné la partie, mais c’était sans compter sur la ténacité d’Ect et d’Alain Richard, sénateur Lrem, ex-Ps, et ancien maire de SaintOuen-l’Aumône qui sont revenus à la charge, il y a quelques mois, avec le même projet.
« Il y a six ans, Alain Richard était intéressé par la mise en sécurité du sous-sol, se souvient Michel Van Resbergen, l’ex-premier adjoint (Pg) du maire Jean-Pierre Pernot. Cette initiative a toujours inquiété les Mérysiens qui habitent au Fond-de-Vaux et à la HauteBorne, mais elle n’avait pas abouti car nous nous étions tous mobilisés. Cela aura un impact sur la santé des habitants et la valeur du foncier va baisser. J’attends la prochaine réunion publique et les documents qui nous seront présentés pour voir comment ce dossier a évolué. »
Pour les riverains mérysiens, la réouverture d’une carrière à quelques encablures de leur jardin ira forcément de paire avec une augmentation des nuisances. « Ce seront surtout les habitants de Méry et d’Auvers qui seront les plus touchés, affirme Marika Bergendal, la présidente de l’Association mérysienne du plateau de Vaux (Ampv). Il n’y a pas beaucoup de sorties sur la Francilienne et le nombre de véhicules qui traversent nos quartiers est déjà important. Avec cette carrière, on redoute que le centre-ville et les alentours soient complètement bloqués. Et quelles seront les conséquences sur notre santé avec les poussières que cela va créer ? »
Plus de nuisances
Trouver des appuis
Le 5 octobre, une réunion publique s’est déjà tenue sur le sujet, à Méry-sur-Oise, et Alain Richard était venu expliquer le projet. Pas de quoi rassurer ses voisins Mérysiens qui commencent à battre le rappel. « On recherche des associations pour nous aider. On doit trouver des appuis et se mobiliser dès maintenant », martèle Marika Bergendal.