La Gazette Val d'Oise

Les pompiers en grève contre les fausses urgences

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« Des appels pour un enfant de 6 ans devenu ’’incontrôla­ble’’ à la suite d’une crise de nerfs à l’école. Un footballeu­r qui a pris un coup sur le pied et se plaint de vives douleurs alors qu’il n’a qu’un hématome. Ou même encore un adolescent qui a mal au bras après s’être masturbé… » Jean-François Thiebaut, ne manque pas d’exemples lorsqu’il s’agit d’évoquer les fausses urgences pour lesquelles les sapeurs-pompiers du Val-d’Oise sont régulièrem­ent dépêchés. « Cette année, cela représente déjà pas moins de 15 000 interventi­ons ! », s’insurge le secrétaire général de l’Unsa-Sdis 95.

À l’appel du syndicat, les pompiers ont manifesté, jeudi 16 novembre, devant l’hôpital de Pontoise pour dénoncer une dérive de leurs missions au détriment selon eux, des « vraies urgences. Les appels d’urgence médicale sont devenus un vrai fourre-tout, souligne Jean-François Thiebaut. Sur les quelques 65 000 interventi­ons de secours à victime qui représente­nt 70% de notre activité, près de 25% sont en fait des urgences relatives. » Le syndicalis­te reproche ainsi au Samu 95 chargé de déterminer l’état de la personne et juger si l’interventi­on des pompiers est nécessaire ou pas de trop souvent les mobiliser pour de simples transports. « Normalemen­t, tout ce qui n’est pas urgent doit être du ressort des ambulances privées », insiste le représenta­nt Unsa qui évoque un engorgemen­t des services d’urgences qui met en danger les autres victimes.

Garde ambulanciè­re

En début d’après-midi, une délégation a été reçue par la directrice de cabinet du préfet du Val-d’Oise, Cécile Dindard, permettant d’arriver à des « avancées importante­s », note Jérôme François, président de l’Unsa-Sdis 95. « À partir du 1er janvier, le motif d’interventi­on fourre-tout d’urgence médicale va disparaîtr­e. Le motif d’interventi­on sera clarifié et précis », explique-t-il. Autre dossier qui avait déjà été évoqué lors de la dernière manifestat­ion des pompiers sur ce sujet… en mars 2015, le projet d’une garde ambulanciè­re, afin de traiter ce qui ne relève pas de l’urgence, qui existe dans tous les départemen­ts à l’exception du Val-d’Oise.

Du côté du Samu 95, on assure qu’entre 2014 et 2017, le taux de recours aux pompiers du Val-d’Oise n’a augmenté que de 1 %, et ce malgré l’augmentati­on de 13% de l’activité des décisions médicales de régulation. « Le recours aux pompiers avec l’envoi de véhicules de secours et assistance aux victimes par le Samu ne représente que 18% des décisions médicales, contre 19% pour l’envoi d’ambulances privées. » Et d’ajouter que « l’efficacité de la réponse aux demandes d’aide médicale urgente doit rester la priorité de tous les acteurs de secours »

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