Le maire « passe l’éponge »
Il y a 28 mois, Martine Rousseau (Lr) quittait son poste d’adjointe au maire, après le partage sur Facebook d’une publication à caractère raciste.
C’était le dernier point à l’ordre du jour du conseil municipal, le 19 décembre. L’actualisation du tableau des indemnités des élus a fait réagir quelques membres de l’opposition.
Martine Rousseau, qui vient d’être nommée vice-présidente du Centre communal d’action sociale (présidé par le maire), a vu son indemnité mensuelle de conseillère municipale déléguée (associations, Ccas, Caisse des écoles) passer de 712 € à 1 730 € brut (+143%).
En août 2015, alors adjointe (Lr) au maire déléguée aux affaires scolaires et à la culture, cette fidèle de l’équipe de Georges Mothron avait partagé sur son compte Facebook une publication à caractère raciste. On y voyait plusieurs personnes à la peau mate mettre dans leurs caddies® des cartons de produits de valeur (type télévisieurs) avec ce commentaire : « La prime de la rentrée scolaire est tombée ».
Le maire (Lr) d’Argenteuil, Georges Mothron avait alors vivement réagi sur Twitter : « Je condamne fermement cette publication et me désolidarise, ainsi que mon équipe, de cette prise de position personnelle (…) Racisme, amalgame, rejet, stigmatisation ne sont pas des valeurs que je porte ». Trois semaines plus tard, Martine Rousseau démissionnait de son poste d’adjointe, à la demande du maire, tout en restant conseillère municipale. En novembre 2015, son indemnité d’élue tombait à 285 € brut. Avant de remonter à 704 € en octobre 2016, puis 712 €.
« Franche camaraderie »
Renée Karcher, élue Ps, a dénoncé le choix de Georges Mothron de promouvoir l’élue, tout comme Philippe Doucet (Ps). « Mme Rousseau avait fait la bêtise de « liker », partager une image. Je ne regrette pas ce que j’ai dit et écrit à l’époque, je n’oublie pas, a répliqué Georges Mothron. Mais il faut savoir passer l’éponge. C’est ainsi que fonctionne la justice. C’était un sursis. Elle s’est rattrapée depuis. Tout le monde a droit à une deuxième chance ».
Philippe Doucet a alors dénoncé une « position déséquilibrée. Faire une erreur et ensuite passer l’éponge, ok, mais alors cela doit s’appliquer à tous. Ce n’est pas le cas. Vous auriez aussi dû passer l’éponge avec Mme Anzagh (lire encadré) ».
« Vous avez une colère à géométrie variable. La disgrâce, tout en restant conseillère municipale déléguée, aura duré 28 mois. Tout ça n’aura été qu’une façade »,a lancé Renée Karcher (Ps). Tandis que Georges Mothron répondait à Philippe Doucet.
« Ne parlez pas au nom de Mme Anzagh, que je sais que vous essayez de rallier à la nouvelle équipe que vous essayer de monter. » À Argenteuil, la politique n’est jamais loin.