Les statues soviétiques au palais de Tokyo
Elles avaient été présentées à l’Exposition universelle de 1937, avant d’être partiellement détruites en 1941, puis remises au jour lors de fouilles archéologiques.
La statuaire du pavillon soviétique, de l’Exposition universelle de Paris en 1937, avait été déposée après la manifestation dans le parc du château de Baillet-en-France et brisée au printemps 1941. En 2004, la découverte des statues, puis en 2009 la fouille, ont fait ressurgir des pans oubliés de l’histoire sociale et politique du lieu.
Exposition
Parmi les vestiges, le couple de l’Ouzbékistan, retrouvé au fond d’une glacière, est placé maintenant dans la salle du conseil municipal. Ce couple et les autres statues des anciens États soviétiques, déposées au musée archéologique du Vald’Oise (Guiry-en-Vexin), vont être exposés, au palais de Tokyo, du 16 février au 13 mai, à Paris, dans le cadre de l’exposition de Neïl Beloufa : l’Ennemi de mon ennemi.
Ce projet, conçu par Neïl Beloufa, est un dispositif scénographique représentant de façon chaotique et parcellaire la manière dont s’écrit l’Histoire et se légitiment les pouvoirs aujourd’hui. Il s’inspire de la communication officielle, des mémoriaux, des musées de guerre, de la propagande politique mais aussi de l’actualité, de la publicité ou des jeux vidéo, l’exposition met en scène l’interchangeabilité des stratégies et des discours. Ce faisant, elle joue sur une ambiguïté permanente entre le bien et le mal, les gentils et les méchants, les postures et les impostures. Le dispositif scénographique, conçu par l’artiste pour l’exposition, intègre des oeuvres, des documents, des images, des artefacts, des reproductions et des objets réels déplacés en permanence par des robots, selon un scénario de type algorithmique. Il propose ainsi une remise en cause permanente des associations, des perspectives et des significations.
Au palais de Tokyo, 13, avenue du Président-Wilson, Paris. Tél. : 01 81 97 35 88.