Samedi noir chez Leclerc
Ce n’était pas l’objectif du rassemblement. Mais contre toute attente, la direction du Centre Leclerc, en refusant de recevoir les salariés en grève, a décidé samedi de fermer boutique. Les rideaux sont restés clos tout au long de la journée, pénalisant ainsi des dizaines et des dizaines de clients contraints de faire demi-tour. Les premiers grévistes ont débauché dès 4h30. Le mouvement s’est poursuivi avec les caissières à 8h. Au total, près d’une vingtaine de salariés se sont mis en grève. Non par plaisir mais « bien parce que la situation dans ce magasin est devenue invivable pour nous, salariés », affirment-ils.
Voici deux mois qu’ils ont fait remonter leurs revendications à la direction. Toujours sans réponses, ils réclament la réintégration des salariés récemment licenciés, une amélioration de leurs conditions de travail sur de nombreux points (13e mois, respect des pauses, parka pour le froid) et soulèvent des problèmes de harcèlement. « La direction nous a envoyée le matin un huissier pour négocier. Mais deux heures après, toujours pas de négociations. Les grévistes sont montés dans les bureaux pour avoir des explications. Ils leur ont fait savoir que tous les salariés pouvaient avoir un entretien avec le directeur en prenant rendez-vous avec sa secrétaire dès lundi matin », témoigne Pascal Toussaint de l’Union locale Cgt Yvelines Nord.
Réunis sur le parking, les grévistes ont assisté au va-etvient permanent des voitures. « Les clients n’ont pas pu faire leurs courses. Il y a sans doute une perte du chiffre d’affaires considérable, sans compter l’image déplorable que ça peut donner. Ils ont paralysé l’activité des petits commerces dans la galerie marchande. On a vu les coiffeuses repartir. On est là pour revendiquer et on n’a pas voulu nous recevoir », gronde Pascal Toussaint. À la tombée de la nuit, chacun a quitté les lieux, sans la moindre négociation. La direction est, pour sa part, restée injoignable.