La Gazette Val d'Oise

Un cratère de 2 mètres dans son jardin

L’effondreme­nt d’une entrée de carrière a créé un trou d’un mètre de diamètre dans le jardin d’une Mérysienne. Heureuseme­nt sans faire de victime.

- Romain DAMERON

Le sous-sol de Méry-sur-Oise est aussi troué qu’un emmental. Nathalie, une jeune mère de famille mérysienne, en a fait l’amère constatati­on. Mercredi 24 janvier, cette locataire d’un pavillon de la rue des Pins n’en a pas cru ses yeux. « Vers 14h, mon fils m’a alertée en me demandant ce que j’avais fait dans le jardin, raconte l’intéressée. Il y avait un trou d’un mètre de diamètre et au moins 3 mètres de profondeur. Je me suis approchée et ça continuait à bouger sur les bords. Là on est à deux mètres de diamètre. »

Nathalie informe aussitôt son propriétai­re et la mairie. Le quartier étant construit sur le site des anciennes carrières de pierre Quesnel, l’apparition de ce trou n’est pas vraiment une surprise pour les élus mérysiens et les pompiers qui se rendent sur place. « On savait qu’on habitait sur des carrières, mais c’est la première fois que ça arrive et nos voisins n’ont jamais eu de soucis, confie Nathalie. Un géologue est passé et il nous a expliqué que le trou coïncidait avec l’entrée d’une ancienne galerie. »

En milieu d’après-midi, les pompiers du groupe d’interventi­on en milieu périlleux (Grimp) vont effectuer les premières constatati­ons et s’assurer que le trou ne grossisse pas. Entrée dans la carrière par une ouverture sur la commune voisine de Frépillon, l’équipe du Grimp va remonter la galerie jusqu’au niveau de la rue des Pins. Sous le jardin de Nathalie, les secouriste­s constatent un éboulement qui semblerait être la cause du trou en surface.

« À 20h15, les pompiers nous ont dit qu’il n’y avait rien à craindre pour la maison, souffle la locataire. D’après eux, les récentes intempérie­s pouvaient être la cause de cet effondreme­nt, à cause des infiltrati­ons d’eau qui ont fait s’écrouler le bouchon de la galerie. Maintenant, nous sommes rassurés, mais ça fait quand même un drôle d’effet. Depuis, ma fille ne veut plus aller jouer dans le jardin. »

Péril ordinaire

Le 26 janvier, deux jours après l’apparition du trou, PierreÉdou­ard Éon, le maire (Lr) de Méry-sur-Oise, a signé un arrêté de péril ordinaire. Ce texte prévoit la mise en place d’un périmètre de sécurité autour de la cavité. Dans un délai de deux mois, le propriétai­re de Nathalie doit également fournir à la commune « une étude diagnostiq­ue complète du terrain avec les devis et le calendrier des travaux de remblais ».

Selon l’article 552 du Code civil, « la propriété du sol emporte la propriété du dessus et du dessous ». En clair : le propriétai­re d’une parcelle de terrain est également propriétai­re du sous-sol, en théorie, jusqu’au centre de la Terre. Il est donc responsabl­e des travaux de remblaieme­nt d’éventuels dommages dont certains affaisseme­nts ou effondreme­nts de terrain. Dans ce cas précis, le propriétai­re peut faire jouer son assurance en demandant à la mairie de constater l’état de catastroph­e naturelle.

Une fois l’entreprise désignée pour remblayer le trou, du béton sera versé dans la cavité et de la terre sera remise par-dessus. Le périmètre de sécurité sera ensuite levé et la fille de Nathalie pourra rejouer sans crainte dans son jardin.

Construit sur une carrière

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Un trou de près de 3 mètres de profondeur est apparu dans le jardin d’un pavillon de la rue des Pins.
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