Des logements en débat
Un projet de résidence sociale, rue du Professeur-Calmette, est dans le collimateur de riverains, qui ont lancé une pétition. Sente des Verjus, on s’inquiète de ce projet « démesuré ».
Un vent de contestation souffle à La Frette-sur-Seine. Des riverains se mobilisent, à l’occasion de l’enquête publique, contre un projet de logements sociaux. Ils ont lancé une pétition qui a recueilli une cinquantaine de signatures. Cette résidence intergénérationnelle de 97 appartements doit voir le jour sur un terrain de 6 500 m2 en dénivelé, au 16, rue du Professeur-Calmette. Deux bâtiments R+2 plus attique et mansarde. Un programme mené par Nexity, Coopération et famille et Les Maisons de Marianne, qui, selon le maire, doit démarrer en 2019.
De nombreux habitants ont écrit à la mairie pour signifier leur opposition. Un projet « démesuré », selon cet habitant de la sente des Verjus, qui craint « une dépréciation » des propriétés alentours. « Les propriétaires de la sente des Verjus sur laquelle donnera cette résidence, seront directement impactés visuellement par plusieurs barres d’immeubles, engendrant un déficit d’ensoleillement et surtout d’intimité », signale la pétition.
Un collectif s’est constitué, ainsi qu’une association. « Le soir, la rue du professeur Calmette est déjà saturée de voitures, alors que la première tranche de 43 logements entamée n’est pas encore terminée. lmaginons cette même rue et celles environnantes une fois que les 140 logements seront habités», poursuit le texte de la pétition, qui fait référence aux 43 logements sociaux en cours de construction au numéro 18 de cette même rue. « Il ne s’agit pas d’être contre les logements sociaux mais là, c’est un peu trop dense, on arrive quand même à 140 logements sociaux », juge Philippe Macaire, un Frettois qui avait tenté de faire annuler en justice le Plan local d’urbanisme.
Pourtant, d’après l’architecte, le projet a été élaboré « de manière à s’intégrer au tissu urbain environnant, composé de pavillons aux styles hétéroclites » et il ne sera « pas visible depuis l’espace public ».
Le maire (Se, Dvd) Maurice Chevigny, justifie de son côté ce projet « d’intérêt général. Le problème, c’est la loi Sru, qui ne prend pas en compte les réalités du terrain, avec une pénalité de 195 000 euros, triplée cette année. Si on ne fait pas de logements sociaux, l’État nous les imposera ».
La loi Solidarité et renouvellement urbain et la loi Duflot imposent 25 % de logements sociaux à l’horizon 2025. Les Villes s’engagent dans des plans triennaux de construction, avec le préfet. Ce dernier a sanctionné plusieurs communes, dont La Frette, qui devrait, en théorie, avoir 480 logements sociaux. Elle n’en a que 76, soit 4 %.
25%, un objectif impossible à atteindre, selon le maire, qui répète les difficultés : faible superficie du territoire (202 hectares), plan de prévention du risque inondations, présence de gypse, inconstructibilité près de l’usine d’Achères et « coteaux qui s’effritent… ».
Le droit de préemption a même été transféré au préfet, qui « peut imposer un projet sans qu’on ne maîtrise rien », lâche Maurice Chevigny.
L’élu qui « comprend l’inquiétude », conteste, par ailleurs, la vision des opposants. « Cette résidence ne gênera pas la vue. La sente des Verjus restera un sentier de grande randonnée. Il y aura une place de stationnement par logement. Ce projet répond aux besoins des seniors ».
Quant à la « maison ronde », avec « son architecture atypique qui la rend unique », retenue comme « élément remarquable », elle sera bien démolie. « Elle était dans un état épouvantable et ne se voyait pas de la rue », tranche Maurice Chevigny. Les riverains, eux, ont prévu de se rendre lundi 26 février à la mairie pour expliquer les raisons de leur inquiétude au commissaire-enquêteur, Christian Frémont.
« Démesuré » « Intégré au tissu urbain »