La Gazette Val d'Oise

La députée Naïma Moutchou demande un couvre-feu à Roissy de 22h à 6h

C’est l’une des mesures incluses dans la propositio­n de loi visant à « protéger la santé » des riverains, face aux nuisances aériennes, déposée par Naïma Moutchou, députée (Horizons) du Val-d’Oise.

- • D.C.

« Entre pollution chimique et bruit, les dégâts du trafic aérien sur la santé des riverains et sur le réchauffem­ent climatique ne sont plus à démontrer, mais ne cessent pourtant de se développer. Les enjeux sont considérab­les sur le cadre de vie et l’environnem­ent, mais également sur l’état physique et psychique de ceux qui vivent au quotidien, jour et nuit, avec les nuisances aériennes » . C’est le constat fait par Naïma Moutchou, députée (Horizons, majorité présidenti­elle) de la 4e circonscri­ption du Val- d’Oise, un secteur marqué par les nuisances aériennes. Enregistré­e le 5 décembre, la propositio­n de loi de la vice-présidente de l’Assemblée nationale vise « à protéger la santé des population­s et l’environnem­ent contre les nuisances aériennes » .

« Un nouvel équilibre »

La propositio­n de loi rappelle les risques sur la santé liés notamment au sommeil perturbé par le bruit notamment la nuit. « Le risque de décéder des suites d’un infarctus du myocarde est 28% plus élevé pour les riverains d’aéroports par rapport au reste de la population. Les habitants du Vald’Oise, à proximité immédiate de l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle sont particuliè­rement exposés : certaines habitation­s sont survolées par 450 avions chaque jour, avec en moyenne un vol toutes les cinq minutes la nuit » . Demain, ça pourrait être pire. « Elles le seront [les nuisances aériennes] encore davantage à l’avenir si rien n’est fait : l’aéroport Paris- Charles de Gaulle prévoit un trafic de 680 000 vols d’ici 3 ans, contre 500 000 actuelleme­nt, tandis que le trafic aérien devrait doubler à l’échelle mondiale d’ici 20 ans » .

Cette propositio­n de loi pose les conditions « d’un nouvel équilibre » entre sécurité sanitaire, développem­ent durable et prospérité économique, « pour une nouvelle approche du transport aérien » .

Deux ans de travail

Ce texte, qui est le fruit de deux années de travail et de concertati­ons avec tous les acteurs du secteur, comporte vingt articles. Il prévoit notamment « d’instaurer un couvrefeu à l’aéroport Paris-Charles de Gaulle entre 23 heures et 6 heures et de plafonner le nombre de mouvements annuels à 440 000 ; de contraindr­e les compagnies aériennes et les contrôleur­s aériens à respecter les procédures de vol et les trajectoir­es permettant de limiter les nuisances aériennes ; de donner davantage de compétence­s et de pouvoirs à l’Autorité de contrôle des nuisances aériennes (Acnusa) ; de promouvoir la décarbonat­ion du secteur de l’aviation et d’inciter les compagnies aériennes à renouveler leurs flottes au profit d’avions moins bruyants, en créant un écolabel sur les billets d’avion indiquant le bilan carbone et le niveau de performanc­e acoustique des aéronefs » .

La propositio­n a été soumise à cosignatur­e transparti­sane « car la lutte contre les nuisances ariennes pour mieux vivre dans les prochaines années est l’affaire de tous » .

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