L’agriculteur de 94 ans dépassé, ses 55 bovins retirés et mis en sécurité
Mercredi 6 décembre, les agents de la Direction départementale de la protection des populations du Val-d’Oise sont intervenus à Vémars pour retirer 55 bêtes à un éleveur afin de les confier à la Fondation Brigitte Bardot.
Cela faisait déjà quelques années que les bovins divaguaient à leur guise sur le terrain de 25 hectares de l’agriculteur vieillissant de Vémars, les bêtes se retrouvant parfois sur la route. Les côtes apparentes, certains d’entre eux étaient particulièrement amaigris, sans que leur l’état clinique ne soit pourtant préoccupant. Une situation qui a poussé les agents de la Direction départementale de la protection des populations (Ddpp) du Val-d’Oise à intervenir mercredi 6 décembre pour retirer ses 55 bêtes à l’éleveur afin de les confier à la Fondation Brigitte Bardot après plus de 17 heures d’intervention. Une action menée « pour assurer leur protection », assurent les services de l’État en accord avec l’agriculteur.
Éviter l’abattoir
Des discussions avaient ainsi été engagées depuis 2020 avec le nonagénaire « qui n’avait plus la force de s’occuper de ses bêtes et qui en était tout à fait conscient », confie le maire Frédéric Didier. Mais les premières propositions faites par la Dddp ne conviennent pas à l’exploitant, celles-ci étant destinées à l’abattoir. « Cette solution n’était pas envisageable pour lui, je m’y étais également totalement opposé », insiste l’édile.
La situation reste ainsi figée jusqu’en septembre dernier. « Un accord a été trouvé avec l’agriculteur pour que la Dddp vienne retirer ses bêtes à condition qu’elles soient confiées à une association », poursuit Frédéric Didier. Contactée, la Fondation Brigitte Bardot accepte. Restait à organiser « cette opération assez complexe. Ce sont des animaux semi-sauvages qui n’avaient pas l’habitude de voir du monde », souligne la juriste de la fondation.
Plus de 17 heures d’intervention
Le jour J, il est 8h15 lorsque les inspecteurs de la Ddpp, quatre animaliers de la fondation et le transporteur accompagné de huit personnes arrivent sur place. Ils y resteront jusqu’à 1h15 du matin. « L’intervention a pris plus de temps que prévu. Les bovins se trouvaient sur différentes parties de cet immense terrain », témoigne la juriste. Aidés par des agriculteurs voisins, ils ont réussi à faire monter les 55 bêtes, dont deux taureaux, dans la bétaillère avant de les emmener vers les deux semi-remorques affrétés pour leur transport. « Une quinzaine d’entre elles étaient amaigries, mais dans l’ensemble elles se trouvaient dans un bon état de santé », précise la juriste. Les bovins ont ensuite été conduits en Normandie dans une structure partenaire de la fondation Brigitte Bardot. « Ils vont y rester, à nos frais, à paître dans les champs jusqu’à leur belle mort », lâche la fondation.
Soulignant « la décision de raison » du propriétaire qui « a de l’affection pour ses bêtes », Frédéric Didier se félicite de cette issue positive. « Il a fallu beaucoup d’affect dans ce dossier, notamment pour l’agriculteur qui a dû laisser partir ses bêtes à contrecoeur. Mais il fallait avant tout privilégier le bien-être animal au sien. »