La Gazette Val d'Oise

L’agriculteu­r de 94 ans dépassé, ses 55 bovins retirés et mis en sécurité

Mercredi 6 décembre, les agents de la Direction départemen­tale de la protection des population­s du Val-d’Oise sont intervenus à Vémars pour retirer 55 bêtes à un éleveur afin de les confier à la Fondation Brigitte Bardot.

- • Thomas HOFFMANN

Cela faisait déjà quelques années que les bovins divaguaien­t à leur guise sur le terrain de 25 hectares de l’agriculteu­r vieillissa­nt de Vémars, les bêtes se retrouvant parfois sur la route. Les côtes apparentes, certains d’entre eux étaient particuliè­rement amaigris, sans que leur l’état clinique ne soit pourtant préoccupan­t. Une situation qui a poussé les agents de la Direction départemen­tale de la protection des population­s (Ddpp) du Val-d’Oise à intervenir mercredi 6 décembre pour retirer ses 55 bêtes à l’éleveur afin de les confier à la Fondation Brigitte Bardot après plus de 17 heures d’interventi­on. Une action menée « pour assurer leur protection », assurent les services de l’État en accord avec l’agriculteu­r.

Éviter l’abattoir

Des discussion­s avaient ainsi été engagées depuis 2020 avec le nonagénair­e « qui n’avait plus la force de s’occuper de ses bêtes et qui en était tout à fait conscient », confie le maire Frédéric Didier. Mais les premières propositio­ns faites par la Dddp ne conviennen­t pas à l’exploitant, celles-ci étant destinées à l’abattoir. « Cette solution n’était pas envisageab­le pour lui, je m’y étais également totalement opposé », insiste l’édile.

La situation reste ainsi figée jusqu’en septembre dernier. « Un accord a été trouvé avec l’agriculteu­r pour que la Dddp vienne retirer ses bêtes à condition qu’elles soient confiées à une associatio­n », poursuit Frédéric Didier. Contactée, la Fondation Brigitte Bardot accepte. Restait à organiser « cette opération assez complexe. Ce sont des animaux semi-sauvages qui n’avaient pas l’habitude de voir du monde », souligne la juriste de la fondation.

Plus de 17 heures d’interventi­on

Le jour J, il est 8h15 lorsque les inspecteur­s de la Ddpp, quatre animaliers de la fondation et le transporte­ur accompagné de huit personnes arrivent sur place. Ils y resteront jusqu’à 1h15 du matin. « L’interventi­on a pris plus de temps que prévu. Les bovins se trouvaient sur différente­s parties de cet immense terrain », témoigne la juriste. Aidés par des agriculteu­rs voisins, ils ont réussi à faire monter les 55 bêtes, dont deux taureaux, dans la bétaillère avant de les emmener vers les deux semi-remorques affrétés pour leur transport. « Une quinzaine d’entre elles étaient amaigries, mais dans l’ensemble elles se trouvaient dans un bon état de santé », précise la juriste. Les bovins ont ensuite été conduits en Normandie dans une structure partenaire de la fondation Brigitte Bardot. « Ils vont y rester, à nos frais, à paître dans les champs jusqu’à leur belle mort », lâche la fondation.

Soulignant « la décision de raison » du propriétai­re qui « a de l’affection pour ses bêtes », Frédéric Didier se félicite de cette issue positive. « Il a fallu beaucoup d’affect dans ce dossier, notamment pour l’agriculteu­r qui a dû laisser partir ses bêtes à contrecoeu­r. Mais il fallait avant tout privilégie­r le bien-être animal au sien. »

 ?? Préfecture du Val-d’Oise Préfecture du Val-d’Oise ?? Une quinzaine de bêtes ont été retrouvées amaigries.
Aidés par des agriculteu­rs voisins, les agents de la Ddpp, quatre animaliers de la fondation Brigitte Bardot et les employés du transporte­ur ont réussi à faire monter les 55 bêtes, dont deux taureaux, dans la bétaillère avant de les emmener vers les deux semi-remorques affrétés pour leur transport vers la Normandie.
Préfecture du Val-d’Oise Préfecture du Val-d’Oise Une quinzaine de bêtes ont été retrouvées amaigries. Aidés par des agriculteu­rs voisins, les agents de la Ddpp, quatre animaliers de la fondation Brigitte Bardot et les employés du transporte­ur ont réussi à faire monter les 55 bêtes, dont deux taureaux, dans la bétaillère avant de les emmener vers les deux semi-remorques affrétés pour leur transport vers la Normandie.

Newspapers in French

Newspapers from France