La Gazette Val d'Oise

« Ce départ est douloureux »

-

« Ce départ est douloureux. Malgré tous nos efforts et notre volonté farouche de conserver Dassault à Argenteuil, nous prenons acte de cette décision. Après soixante-neuf ans d’implantati­on dans notre ville, un pan de l’histoire industriel­le d’Argenteuil va se tourner. La municipali­té regrette profondéme­nt cette décision qui voit Dassault quitter son usine historique », confiait le maire (Lr) d’Argenteuil, Georges Mothron, en janvier 2019, au lendemain de l’annonce par la direction de Dassault du projet de fermeture de l’usine, lors du comité central d’entreprise.

Deux ans plus tôt, Dassault Aviation s’était lancé dans un plan de restructur­ation de ses usines, destiné à ce que chacun des neuf sites de production dans l’Hexagone ait une spécialité. Pour Argenteuil, il n’était plus question du montage du fuselage du Falcon, l’usine devait se concentrer sur les tronçons avant du Rafale. Cela devait entraîner le départ de 320 salariés vers d’autres sites. D’emblée, la Cgt avait exprimé ses interrogat­ions quant à la pérennité du site avec un tiers des salariés en moins. « On est en train d’organiser la nonrentabi­lité du site Dassault, avant fermeture d’ici 2019 ou 2020 », confiait alors un salarié.

Les promesses du Pdg et du chef de l’État

À l’époque, Georges Mothron s’était entretenu avec le Pdg de Dassault, Yves Trappier, qui lui avait affirmé qu’il n’était pas question de fermer l’usine, en tout cas, pas « d’ici dix à quinze ans ». Quelques mois plus tard, la Cgt dévoilait sa propositio­n faite à la direction d’une nouvelle usine, « plus adaptée aux production­s du XXIe siècle », à Saint-Ouenl’Aumône.

Le rôle de la Cgt

Pour Georges Mothron, les syndicats ont introduit « le ver dans le fruit ». La Cgt expliquait au contraire avoir agi dans l’intérêt des salariés et voulu « sauver [leurs] emplois ».

« Je vous appelle au secours »

En février 2019, Georges Mothron interpelle­ra directemen­t le président de la République Emmanuel Macron, devant les caméras, lors d’une rencontre à Évry avec 150 élus locaux, lors du Grand débat national.

« Je vous appelle au secours. Je suis venu vous demander un rendez-vous pour sauver nos emplois », lance-t-il au président. « Évidemment, on va regarder ça, on va s’en parler et régler le problème », promet Emmanuel Macron... qui ne répondra jamais à la demande du maire. Dans la foulée, le conseil municipal vota une motion demandant à Dassault et à l’État « de réévaluer cette décision ». En vain.

Newspapers in French

Newspapers from France