Les parents se rassemblent pour dénoncer le non-remplacement d’enseignants absents
Trois enseignants non remplacés depuis cinq semaines, la colère gronde à l’école Gambetta. Deux remplaçants ont été affectés le dernier jour avant les congés.
La colère gronde chez les parents d’élèves de Saint-Prix, qui se sont mobilisés vendredi 22 décembre devant l’école élémentaire Gambetta, sous la houlette de la Fcpe et de l’association du Groupement de parents d’élèves (Gpe) des écoles de Saint-Prix. En cause, le non-remplacement de trois enseignants absents depuis cinq semaines. Une situation qui entraîne de nombreuses difficultés : pour les parents, à qui il est demandé de garder leurs enfants à la maison quand c’est possible ; aux autres enseignants de l’école, vers qui sont redispatchés les élèves sans professeur, créant des classes à 40 élèves, voire... à 60 comme ce fut le cas pour le directeur de l’école jeudi 21 décembre.
Une situation intenable dénoncée par les parents, soutenus par la maire de Saint-Prix et vice-présidente du Conseil départemental, Céline Villecourt (Lr) accompagnée d’une partie de l’équipe municipale, ainsi que la députée Naïma Moutchou (Horizons).
Représentante des parents d’élèves Fcpe et maman d’une fille en Ce1 concernée par le non-remplacement d’un enseignant absent, Anne-Lise Garandel évoque la « détresse » des parents face à cette situation.
« Nous avons eu un mois de décembre extrêmement difficile. Tous les parents ont dû garder leurs enfants ponctuellement. Nous voulons juste que des solutions soient trouvées pour que nos enfants puissent bénéficier d’une éducation de qualité. »
Puis d’ajouter : « Les enseignants qui doivent accueillir dans leur classe les élèves sans professeur sont fatigués. Les enfants s’ennuient. Ils font du coloriage. Du coup, ils sont démotivés alors qu’ils apprécient l’école. C’est tout le projet pédagogique qui est remis en cause. On en voit l’illustration avec la baisse du niveau des écoliers. »
« Au total, sept enseignants manquent dans l’ensemble des écoles de la ville. La situation est alarmante », note Myriam Martin, pour le Gpe.
Pour Céline Villecourt, « on arrive à un tournant dans le service public de l’Éducation nationale qui n’est plus en capacité de maintenir le niveau et la continuité du service. L’inspection fait tout son possible mais il n’y a pas assez de remplaçants pour pallier les absences de professeurs. Tous les remplaçants sont en poste depuis la rentrée. Dès qu’il y a une absence, ce sont les vases communicants. Le vivier qui permettait de remplacer au pied-levé un prof ne fonctionne plus ».
La maire de Saint-Prix pose la question de la « crise des vocations ». « Il faut une vraie réforme de fond pour redonner ses lettres de noblesse à ce métier. On ne peut pas former un enseignant en quelques semaines. »
L’élue, qui dit être au téléphone « chaque semaine »
avec l’inspection académique pour tenter de trouver une solution, et qui l’a prévenue du mouvement de protestation organisé ce jour, parle de la « magie opérée » avec l’arrivée de deux remplaçants venus d’Eaubonne en ce dernier jour de cours.
« Cela signifie qu’il y a deux classes sans enseignant aujourd’hui à Eaubonne, ce n’est pas la solution », reconnait une parent d’élève.
La députée de la circonscription, présente au rassemblement, soutient ces parents « qui ont raison ». Naïma Moutchou évoque « un problème de fond qui existe depuis longtemps et qui n’a pas été pris à bras-le-corps. C’est une responsabilité collective. Je dénonce depuis longtemps les dysfonctionnements de l’école. On ne peut pas dire que c’est une grande cause et que c’est le plus beau des métiers et ne pas y mettre les moyens nécessaires ».
La députée saisit le ministre Gabriel Attal
L’élue va saisir le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, de ce sujet, « comme je l’avais déjà fait au début de l’été concernant la situation à Eaubonne. Je sais qu’il est attentif à ces questions. Il faut avancer, vite et fort ». L’élue, formée grâce à l’école publique, se dit sensible à cette question. « Le problème ne concerne pas que le Val-d’Oise, c’est à l’échelle de l’académie, il est structurel. L’État n’est pas au rendez-vous. » Les parents d’élèves espèrent que la situation pourra être débloquée à la rentrée de janvier au retour des congés.