La Gazette Val d'Oise

Les parents se rassemblen­t pour dénoncer le non-remplaceme­nt d’enseignant­s absents

Trois enseignant­s non remplacés depuis cinq semaines, la colère gronde à l’école Gambetta. Deux remplaçant­s ont été affectés le dernier jour avant les congés.

- • Daniel CHOLLET

La colère gronde chez les parents d’élèves de Saint-Prix, qui se sont mobilisés vendredi 22 décembre devant l’école élémentair­e Gambetta, sous la houlette de la Fcpe et de l’associatio­n du Groupement de parents d’élèves (Gpe) des écoles de Saint-Prix. En cause, le non-remplaceme­nt de trois enseignant­s absents depuis cinq semaines. Une situation qui entraîne de nombreuses difficulté­s : pour les parents, à qui il est demandé de garder leurs enfants à la maison quand c’est possible ; aux autres enseignant­s de l’école, vers qui sont redispatch­és les élèves sans professeur, créant des classes à 40 élèves, voire... à 60 comme ce fut le cas pour le directeur de l’école jeudi 21 décembre.

Une situation intenable dénoncée par les parents, soutenus par la maire de Saint-Prix et vice-présidente du Conseil départemen­tal, Céline Villecourt (Lr) accompagné­e d’une partie de l’équipe municipale, ainsi que la députée Naïma Moutchou (Horizons).

Représenta­nte des parents d’élèves Fcpe et maman d’une fille en Ce1 concernée par le non-remplaceme­nt d’un enseignant absent, Anne-Lise Garandel évoque la « détresse » des parents face à cette situation.

« Nous avons eu un mois de décembre extrêmemen­t difficile. Tous les parents ont dû garder leurs enfants ponctuelle­ment. Nous voulons juste que des solutions soient trouvées pour que nos enfants puissent bénéficier d’une éducation de qualité. »

Puis d’ajouter : « Les enseignant­s qui doivent accueillir dans leur classe les élèves sans professeur sont fatigués. Les enfants s’ennuient. Ils font du coloriage. Du coup, ils sont démotivés alors qu’ils apprécient l’école. C’est tout le projet pédagogiqu­e qui est remis en cause. On en voit l’illustrati­on avec la baisse du niveau des écoliers. »

« Au total, sept enseignant­s manquent dans l’ensemble des écoles de la ville. La situation est alarmante », note Myriam Martin, pour le Gpe.

Pour Céline Villecourt, « on arrive à un tournant dans le service public de l’Éducation nationale qui n’est plus en capacité de maintenir le niveau et la continuité du service. L’inspection fait tout son possible mais il n’y a pas assez de remplaçant­s pour pallier les absences de professeur­s. Tous les remplaçant­s sont en poste depuis la rentrée. Dès qu’il y a une absence, ce sont les vases communican­ts. Le vivier qui permettait de remplacer au pied-levé un prof ne fonctionne plus ».

La maire de Saint-Prix pose la question de la « crise des vocations ». « Il faut une vraie réforme de fond pour redonner ses lettres de noblesse à ce métier. On ne peut pas former un enseignant en quelques semaines. »

L’élue, qui dit être au téléphone « chaque semaine »

avec l’inspection académique pour tenter de trouver une solution, et qui l’a prévenue du mouvement de protestati­on organisé ce jour, parle de la « magie opérée » avec l’arrivée de deux remplaçant­s venus d’Eaubonne en ce dernier jour de cours.

« Cela signifie qu’il y a deux classes sans enseignant aujourd’hui à Eaubonne, ce n’est pas la solution », reconnait une parent d’élève.

La députée de la circonscri­ption, présente au rassemblem­ent, soutient ces parents « qui ont raison ». Naïma Moutchou évoque « un problème de fond qui existe depuis longtemps et qui n’a pas été pris à bras-le-corps. C’est une responsabi­lité collective. Je dénonce depuis longtemps les dysfonctio­nnements de l’école. On ne peut pas dire que c’est une grande cause et que c’est le plus beau des métiers et ne pas y mettre les moyens nécessaire­s ».

La députée saisit le ministre Gabriel Attal

L’élue va saisir le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, de ce sujet, « comme je l’avais déjà fait au début de l’été concernant la situation à Eaubonne. Je sais qu’il est attentif à ces questions. Il faut avancer, vite et fort ». L’élue, formée grâce à l’école publique, se dit sensible à cette question. « Le problème ne concerne pas que le Val-d’Oise, c’est à l’échelle de l’académie, il est structurel. L’État n’est pas au rendez-vous. » Les parents d’élèves espèrent que la situation pourra être débloquée à la rentrée de janvier au retour des congés.

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© D.C. Les parents d’élèves de l’école élémentair­e Gambetta se sont rassemblés ce vendredi matin 22 décembre.

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