Les postes de garde de l’ancienne caserne repris par la Ville
Ils ont été épargnés de la destruction, par le programme de bétonisation du plateau Saint-Martin. Les deux pavillons, à l’entrée de l’ancienne caserne militaire, ont été rétrocédés à la commune de Pontoise. Un juste retour dans le patrimoine local. 1er Dragons, autre régiment qui passa par Pontoise, de 1936 à 1940. C’est au quartier Bossut, qu’Éric de Martimprey, élève au collège Saint-Martin de France, aura l’occasion d’approcher l’armée en pratiquant l’équitation dans la caserne, située en face de l’institution scolaire. Son père René, lieutenant-colonel de cavalerie, était chef des remontes (fourniture de chevaux) au camp des loges à Saint-Germain-en-Laye. La famille du futur résistant, mort en déportation à 20 ans, demeurait à Pontoise.
Internés russes
À la libération, la caserne sert de camp d’internement « d’abord pour des centaines de suspects accusés de collaboration, hommes et femmes », indique Bruno Renoult, historien valdoisien, auteur de nombreux ouvrages sur la Seconde Guerre mondiale. Puis ce sera le tour de ressortissants soviétiques provenant d’horizons divers. « Ex-prisonniers et travailleurs russes utilisés par les Allemands, ainsi que ceux ayant été enrôlés de force ou non dans les unités de la Wehrmacht. Dès septembre 1944, près de 2 000 hommes, femmes et enfants sont peu à peu rassemblés et internés à Bossut, avant d’être rapatriés en Russie où la plupart termineront dans des goulags », raconte Bruno Renoult.
Jusqu’en 1994, de multiples formations, notamment un régiment de transmission, seront logées au sein de la caserne. Le 10 décembre 1998, l’armée quitte les lieux et rétrocède le site à la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise pour qu’elle organise la transformation du site. Conduit par Cergy-Pontoise aménagement, un chantier urbanise l’espace qui a servi pendant presque un siècle pour l’armée.
L’entrée du quartier a été conservée et possède toujours ses deux postes de garde. L’un d’eux est devenu le poste de police municipale et le Csu (Centre de supervision urbain). L’autre n’a pas encore trouvé d’usage. « Ce sera un équipement qui pourrait accueillir un service public municipal », souligne Robert Dupaquier, adjoint en charge de l’urbanisme et du patrimoine. La rétrocession du second bâtiment a été actée en séance du conseil municipal du 21 décembre.
Le secteur du quartier Bossut est encore constitué d’immeubles ayant été occupés par des militaires. Des pavillons également, dont deux seront détruits prochainement pour créer une percée avec vue sur la ville depuis le nouveau quartier Bossut.