Les élus redoutent le retour de Mageo

Le conseil municipal a voté à l’unanimité une motion réclamant des garanties et plus de concertation de la part de Vnf, le porteur du projet.

Dans le Val-d’Oise, Mageo n’en finit plus de faire l’unanimité... contre lui (lire aussi p.13). Après le Conseil départemental du Val-d’Oise et les communautés de communes (notre

édition du 13 décembre), c’est au tour des villes riveraines de l’Oise de manifester une par une leur mécontentement. Jeudi 21 décembre, le conseil municipal d’Auvers-sur-Oise a ainsi voté une motion rappelant Voies navigables de France (Vnf), le porteur du projet, à ses obligations.

Val-d’Oise ignoré

Vieux d’un demi-siècle, le projet Mageo prévoit la mise au gabarit européen de l’Oise en creusant le lit de la rivière entre Creil et Compiègne. Ce chantier doit permettre la navigation de super-péniches pouvant transporter jusqu’à 4 400 tonnes de marchandises entre les bassins de la Seine et de l’Escaut.

Las ! Lors de la relance de ce dossier, l’été dernier, Vnf n’a pas consulté le Conseil départemental du Val-d’Oise et encore moins les communes riveraines du cours d’eau comme Auvers. Autre point qui ulcère les élus valdoisiens : le passage des super-péniches dégradera les berges et entrainera un risque plus élevé d’inondation en cas de crue de l’Oise. « Vnf nous a dit que des solutions sont en discussion et qu’elles seront connues avant l’enquête publique, en juin 2024, commente Marc Le Bourgeois, premier adjoint au maire et viceprésident du Syndicat mixte des berges de l’Oise (Smbo). Nous ne contestons pas l’utilité de ce projet, mais nous voulons rappeler à Vnf ses engagements en matière d’érosion des berges. Nous demandons aussi à être considérés comme des partenaires privilégiés. »

Mobilisation annoncée

De son côté, l’opposition a voté comme un seul homme cette motion. « On ne peut pas aggraver la situation des habitants qui vivent en aval de l’Oise. Avec Pontoise, nous serons la commune la plus touchée en cas de crue, affirme Jean-Pierre Béquet, élu minoritaire (Ps). On doit s’opposer et participer aux différentes manifestations s’il y en a. » Une déclaration soutenue sans ambages par Isabelle Mézières, la maire (Se) d’Auvers-sur-Oise : « C’est une bonne chose de voir que tout le monde se mobilise. On doit protéger nos berges. »